croire en soi

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croire en soi

#0 Posté le par coudgueul
Bonsoir, je suis une petite nouvelle et bipolaire. Vos témoignages m'ont rappelé beaucoup de "bons" souvenirs ou cauchemards aux moments vécu. J'ai été hospitalisé 5 fois durant 5 années ou je n'ai pas pu travailler, ou j'ai cru que j'étais complètement folle, ou j'ai eu 5 psychiatres dont quatre m'ont tellement médicamenté que j'ai eu des trous de mémoire de choses que j'ai fais; je passais des jours et des nuits à dormir tellement on m'avait drogué.
Ca a commencé à mes 22 ans et aujourd'hui j'en ai bientot 28 avec comme unique bagage pour affronter cette vie, ma tete qui redevient enfin fidèle à mes pensées saines. Oui il y a toujours la peur de revivre ca, mais je me dis que c'est grace à elle que je serai toujours prudente.
Or meme si je vais beaucoup mieux actuellement, je suis alors face à une société qui ne pardonne pas mon inactivitée dans le monde du travail.
En plus de subir cette maladie, je subis l'inégalitée des "chances" offertes aux jeunes afin de se forger une expérience et une stabilitée.
Comme il est dur de penser comme une personne "normal" d'esprit après avoir perdu mon innocence, et une partie de moi que je ne retrouverai plus jamais.
Alors on fait avec ce qu'on a et je me dis que si je suis capable d'en témoigner, cela signifit qu'avec du recul seulement on comprendt mieux et dès lors on peut tourner la page pour en entammer une toute autre mais plus en tant que spectateur cette fois.
Merci de continuer à témoigner

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#4 Posté le par jacinthebel

bonsoir coupdgueule,

ton témoignage dit tout en peu de mots.

j ai fait une dépression majeure en 2003 et je reviens sur terre depuis 6 mois environ.

la surmédicamation, je connais. on veut nous aider, nous soutenir, mais c est incompréhensible pour l entourage. et comme tu le dis si bien, les gens préfèrent nier la réalité de notre souffrance.......

aux yeux des gens , un diagnostic de maladie mentale , c est une tache indélébile.........au niveau du travail, des amis, .........

j ai remarqué que lorsqu on assume notre réalité profonde, ce que l on projette au regard des autres fait toute la différence.........

pour moi, ca fait parti de mon bagage, de mon cheminement personnel. ca m a rendu encore plus ouverte à la VIE......mordre dedans sans plus de .......j aurais donc du........

voilà mon partage..........et merci d avoir écrit ce témoignage plein de sagesse.........

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#3 Posté le par nuital

Salut Coudegueul,

Merci de ta réponse, en parlant de tes nombreuses hospitalisations, vu ton jeune âge, tu m'as fait penser à mon frère....mais heureusement pour moi, je n'ai jamais été hospitalisé en psychiatrie. Oui, ma mère cause beaucoup de tors à mon frère mais je ne suis pas certaine du tout qu'elle s'en rende compte, car elle est dans un tel déni et elle pense avoir toujours raison....
Hélas pour mon frère, il n'a pas su faire une arme de sa différence et aujourd'hui je crains qu'il ne soit trop tard...il a bientôt 45 ans et ne bosse plus depuis huit ou neuf ans, et il boit tellement....que cela aggrave son isolement et son état de santé général...je suis tres triste de tout cela.

Quand à toi, je comprends tres bien ton point de vue et ta situation familiale, oui, c'est difficile de se faire comprendre et accepter tel que l'on est, et non pas comme notre famille voudrait que l'on soit....
J'ai l'impression à te lire que tu es tres lucide concernant ta problématique et que tu vas réussir à faire de cette différence une arme et mener à bien ta vie professionnelle et tes projets...oublie l'alcool et le reste, les drogues douces ne sont pas forcément conseillées ni adaptées lorsque l'on a des troubles du comportement car cela risque parfois de les aggraver, il faut rester prudente face au cannabis...( je connais bien l'effet que cela produit..(.quand j'étais "petite" ( de 13 à 18 ans ) j'en consommais quotidiennement et ma mère ne disait rien...je n'allais meme plus au lycée, je glandais toute la journée et je sortais faire des bétîses avec mes amies...)....

Je suis désolée pour ton jeune frère, c'est triste....mais si cela t'a permis de réaliser quelque chose te concernant, que ça a fait un déclic, c'est déjà énorme...oui, les médocs camoufflent la vérité et certaines émotions et sentiments et lorsqu'on cesse de les prendre, la réalité apparait dans toute sa cruauté parfois et aussi dans sa beauté....

Pour mon frère, hélas, je ne crois plus qu'il peut vivre sans prendre un traitement, en tous les cas, pas en vivant avec sa mère...seul, il parviendrait peut etre à supporter son quotidien, je ne sais pas...je ne sais plus...il était photographe, il plaisait aux filles, il avait des amis, une vie extérieure bien remplie et depuis une quinzaine d'années, il a tout raté, tout perdu, tout arrêté net...pour revenir progressivement vivre avec ma mère...qui était ravie de ne plus vivre seule...

Je te souhaite de vivre plein de jolies choses et de trouver la lumière sur ton chemin, surtout ne te décourage jamais, il faut parfois se battre dans le noir pour trouver l'interrupteur et pouvoir enfin retrouver la vue et quitter l'obscurité....tu sembles être sur la bonne voie en tous les cas...

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#2 Posté le par coudgueul

Salut nuital :)

Tu dis en débutant ton message que mon témoignage te fais penser à une partie de ta vie. Je peux en dire de meme en ce qui concerne ta maman et le tort qu'elle cause à ton frère.
Lors de cette période noire de ma vie, surtout au début, nul parmi mon entourage ne savait comment se comporter face à ma maladie (ce qui est légitime au fond). Par contre la ou ca fait le plus mal c'est l'inaptitude présente, tout au long des années des personnes m'aimant et m'entourant, d'une compréhension objective face à moi.
Durant ces 5 années, je retourna vivre chez mes parents car incapable de subvenir à mes besoins. Je commence alors en plus de mon très lourd traitement à boire et à consommer de la marijuana. Ce rythme de vie a duré des années. Mes parents ont preferé nier ma réalitée et me laissait faire. J'étais à la maison et je ne faisais pas de betises, c'est tout ce qui importait pour eux. Je comprends ton frère qui à la fois est "mieux" chez ta mère mais à la fois la déteste car elle le laisse faire.
Il a fallu que mon jeune et unique frère meurt tragiquement pour ouvrir les yeux et me rendre compte que je suis autant un cobaye à l'hopital que chez mes parents.
Mon état s'est amélioré le jour ou j'ai décidé d'arreter toutes ces substances néfastes qui n'ont fait qu'endormir les problèmes auxquels je devais faire face. Et en réalitée, sans avoir fait ce premier pas, personne n'aurait pu me faire avancer.
Je crois que ton frère devrais changer ses habitudes, prendre ses distances par rapport à ta mère qui ne l'aide en rien.
J'ai une soeur qui a toujours voulu m'aider en me donnant des solutions à mes problèmes, mais en réalitée elle me mettait souvent hors de moi et le fait qu'elle n'ait pas vécu mes souffrances ne peut l'amener à comprendre mon rythme de reflexion et ce nouveau regard imposé de part ma maladie à travers le monde.
La difference fait peur et seul face à des regards qui vont dans le meme sens, on ne peut que s'y soumettre ou etre heureux de voir les choses avec une tout autre approche. Ton frère doit admettre sa difference et en faire une arme. Ceci n'est pas une course, à chacun son rythme.

croire en soi

#1 Posté le par nuital

Bonjour et merci pour ton témoignage qui me fait penser à une partie de ma vie et notamment face au monde du travail, ce monde impitoyable qui réflète bien les exigences de notre société actuelle....être performant et surtout être rentable pour la société, cette même société qui juge d'un mauvais oeil les années passées sans travailler, quelqu'en soient les raisons, et déjà que c'est difficile d' entamer sa carrière et de choisir son chemin lorsqu'on manque d'expérience professionnelle, due à son jeune âge, si en plus, on a le malheur d'être borderline, bipolaire, ou encore dépressif et d'avoir quelques " trous " dans le CV, alors là, c'est vrai que c'est pas facile d'avoir à s'en justifier par dessus le marché....difficile d'expliquer nos troubles du comportement à un employeur....

Apparemment, en te lisant, tu as pris le recul nécessaire par rapport à ta maladie et tu sembles aller mieux et être dans une phase de construction de ta vie professionnelle et je te souhaite de trouver ta voie à l'aide de formation, de stages, ou encore la reprise de tes études, cela dépend de ce que tu souhaites faire comme métier.

Il est vraiment difficile parfois de parvenir à trouver sa place dans cette société qui ne pardonne aucun écart et qui nous presse comme des citrons afin de tirer le maximum de notre potentiel, mais il suffit de trouver sa voie et surtout de ne jamais douter de soi.
De croire en soi, tu as bien raison d'avoir intitulé ton post ainsi..

Quand à ces cinq dernières années que tu décris, cela fait froid dans le dos...droguée par 5 psychiatres différents en 5 ans et hospitalisée 5 fois....ça fait beaucoup!!! apparement, ils n'avaient pas réussi leur " coup" en te soignant de la sorte, si tu n'étais plus capable de rien excepté de dormir, c'est terrifiant! La psychiatrie reste un domaine complexe et je crois en réalité qu'il existe tres peu de bons psychiatres, c'est un métier tres tres difficile et qui demande beaucoup d'humanité, d'empathie et de respect pour les personnes atteintes de troubles du comportement, appelés aussi troubles mentaux...
Parfois, j'ai l'impression que la psychiatrie tatonne encore, même si elle a cependant un peu évolué durant le siècle dernier, elle reste un domaine fort compliqué et souvent, ils ne font que droguer les patients afin de les calmer pour avoir la paix....je parle du milieu hospitalier.

Mon frère est malade, déclaré schizophréne depuis 25 ans, mais il délire toujours autant lorsqu'il arrête de prendre son traitement ou encore qu'il en diminue les doses, il ne dort plus du tout sans son traitement, il est devenu accroc à son traitement, mais il refuse sa maladie, comme de nombreux schizo, pour lui, ce sont les autres qui sont malades et non lui, il devient tres agressif quand on l'hospitalise de force, contre son gré, et il dit que la psychiatrie a ruiné sa vie.

Autrefois je ne le croyais pas. Mais aujourd'hui, si.
Il a tout perdu, femme, travail et vie sociale.Il vit avec ma mère et devient de moins en moins autonome, de plus en plus dépendant à elle, ce qui l'arrange d'une certaine façon, lui comme elle, ne supportent pas la solitude et de se retrouver confrontés à eux même et à leurs responsabilités, mais je me demande bien, aujourd'hui, ce que mon frère deviendra sans elle, le jour de sa mort. Il a une pension d'invalidité et un studio à lui, où il refuse de vivre pour le moment, préférant le confort et l'espace de la maison familiale, mais il déteste ma mère et lui en veut de cette situation, dès qu'il arrête son traitement, il se met à la critiquer en lui disant qu'elle a été une mauvaise épouse et une mauvaise mère et que c'est normal que notre père soit parti, vu sa bêtise....du coup, ma mère l'a remis à l'hôpital psychiatrique, contre son gré, car elle ne supporte pas d'être traitée ainsi...ce qui pourtant est vrai, cela dit, il faut qu'il la respecte..

En fait, je n'écris pas ce post pour parler de mes problèmes avec elle, qui sont réels et douloureux, mais plutôt pour dire que les psychiatres et leurs médocs n'ont pas aidés mon frère à guérir...j'ai l'impression qu'il est encore plus malade qu'autrefois...enfin, sa santé se dégrade, il est devenu diabétique, et la maladie de Kronn s'est déclenché aussi suite à ses années de traitement...cela me fait mal de le voir aussi diminué.
et je voulais dire mon ressenti face aux années de psychiatrie, de traitements divers, d'hospitalisations contre le gré du patient.

Je suis attristée en réalité de voir qu'à notre époque, au vingt et unième siècle, la société préfère enfermer les " fous " et les " droguer " plutôt que de les soigner en profondeur et d'apaiser leurs symptômes réellement, chose qu'elle ne sait toujours pas faire....malgré les soi disant progrès de la science, le cerveau du " fou " reste une énigme pour les scientifiques...

A chaque sortie d'hospitalisation, mon frère en veut encore davantage à ma mère et je me dis qu'un jour, il risque de la tuer.
Parfois, j'y pense et cela me fait peur.
Il la déteste car pour lui, c'est de sa faute à elle si il est devenu malade et que les psychiatres l'ont intoxiqué de médicaments et parfois je pense qu'il n'a pas entièrement tors...un tres bon psychiatre avait dit à ma mère qu'elle ne devait plus fusionner avec son fils et ne plus accepter qu'il revienne vivre au près d'elle, que c'était la mauvaise solution à ne surtout pas renouveller, et lorsque mon père était encore de ce monde, elle s'y tenait à peu près, et mon frère avait son appart et il gardait son autonomie, il travaillait malgré tout, cela se passait bien, mais après la mort de mon père, les choses se sont passées bien différemment et tout s'est mis en place de façon insidieuse et progressive...le contrat n'a pas été respecté ....De plus, il s'est mis à boire de façon excessive depuis quelques années et il achète sa consommation d'alcool et de tabac avec l'argent de ma mère, qui ainsi, cautionne pour ainsi dire son autodestruction ....mais que faire? quand je lui dis qu'elle ne devrait pas le laisser boire et fumer autant ( 3 paquets/ jour de cigarettes et 3 bouteilles de vin en moyenne ou une bouteille de whisky ), elle me répond " mais c'est lui qui fait les courses! ça l'occupe...il est si seul, si malheureux..." et elle lui laisse la possibilité de conduire en état d'ivresse... aucune limite, ma mère ne sait pas, n'a jamais su nous donner la moindre limite et elle continue encore aujourd'hui à refuser de se remettre en question...elle dit " je fais ce que je peux! c'est pas facile avec ton frère...." mais qui a dit que c'était facile d'élever ses enfants ???
Qui a dit que c'est facile de leur apprendre les limites à ne pas dépasser?? afin de ne pas se mettre en danger et ruiner sa vie ou celle des autres...si jamais il renverse quelqu'un, en voiture, et qu'il a bu...que se passera t-il ? Tout cela m'inquiète beaucoup.

je voulais témoigner de mon expérience de la psychiatrie à travers la maladie de mon frère et le constat est amer aujourd'hui.