Je ne sais pas

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Je ne sais pas

#0 Posté le par Zalem
Je suis convaincue d'être une personnalité "limite" bien que je ne sois pas diagnostiquée. Je me suis toujours sentie différente, pas à ma place, j'ai toujours eu l'impression de faire semblant, avec tout le monde.
A seize ans j'ai arrêté l'école pour "dépression", je ne voulais plus voir personne, etc. Pendant longtemps je suis restée cloitrée à ne rien faire; parce que j'en avais vraiment marre de me sentir incomprise. Maintenant (j'ai 19 ans) j'ai un semblant de vie sociale, mais je me sens toujours "dépressive", c'est le mot qu'on emploie, mais je doute fort que mon état se limite à une dépression car comme je l'ai dit, je déprime depuis mon enfance, ce qui ne me semble pas "normal".
Bien sûr il y a des moments où je me sens bien, heureusement; mais ils m'apparaissent comme faux: c'est un jeu où je fais semblant d'être équilibrée et d'avoir une personnalité bien claire, ce qui n'est pas du tout le cas car je doute constamment, en particulier de moi-même.
Je ne sais pas du tout quelle est ma vraie personnalité et je la scinde en trois partie: la personne que je suis au fond (mon "ego"), la personne que je fais semblant d'être, et la personne que je voudrais être. Mais ces trois personnalités sont indissociables, elles se confondent, en réalité j'ignore totalement ce que je dois faire et ce que je veux vraiment.
Je ne supporte pas qu'on me dise que "c'est l'âge" ou "tout le monde a des moments difficiles", car je sais très bien que ce "tout le monde" ne doute pas autant que moi, et depuis tant d'années que ça dure, il ne me semble pas normal de douter autant et de me sentir aussi vide intérieurement...
Je n'arrive même pas à exprimer ce "vide": je n'ai rien d'intrinsèque, je ne suis jamais "moi" parce que j'ignore qui est "moi", et donc je ne sais rien construire du tout; je n'arrive pas à me passionner pour quelque chose, et encore moins à avoir des rapports simples avec autrui, je n'ai confiance en personne parce que je sais qu'ils ne comprennent rien. Moi-même j'ai beaucoup de mal à me comprendre, je refoule constamment mes émotions parce que je sais qu'elles peuvent changer d'une minute à l'autre et que je regretterais...
J'ose espérer qu'il existe des personnes qui comprennent un peu ce que j'ai essayé d'exprimer ici...

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je ne sais pas

#5 Posté le par rigik
Coucou Zalem,
je sens dans ta réponse une grande tristesse, douleur, rage,peur... mais ne te décourage pas!!!!!! Tu as déjà fait un bout de chemin et le chemin à suivre est long et douloureux mais on peut guérir!!!!! et avant tout aller de mieux en mieux!!!!. Mais chacun doit y aller à son propre rythme : rien ni personne n'oblige à galopper sans plus avoir de souffle ni voir où l'on va. Tout ça prend du temps ! Si tu n'es pas prête pour le moment, rien, de grave. Continue à lire des choses qui t'expliquent ton trouble, à écrire ici ce que tu as sur le coeur. Ce qui est important et tu sembles l'avoir compris, c'est que tu gardes contact avec les autres, ceux qui t'aiment et avec ceux qui comme toi cherchent à aller mieux. Et quand le moment sera venu, tu sentiras de toi-même, que seule tu ne peux plus aller plus loin et alors tu trouveras normal de te tourner vers des professionnels. Mais là aussi, il faut que tu trouves des personnes compétentes et en qui tu vas avoir et peux avoir confiance. On ne tombe pas toujours du premier coup sur les bonnes personnes. Tu sais, pendant mes 11 tentatives, j'en ai vu des psychiatres et des psychologues....et je ne sentais pas de réponses ni de contacts entre nous. Jusqu'au jour où un psychiatre a eu pitié de me revoir revenir aux urgences pour tentatives de suicide et là il m'a proposé d'aller dans un Institut psychiatrique pour me faire soigner à fond. J'ai eu très peur en entendant ça ! Je savais que je n'allais pas bien, que cela ne tournait pas rond, que je faisais des folies ou que je m'enfermais pour ne plus voir personne mais je n'étais pas folle. Ce psychiatre a insisté et m'a dit, allez-y 2 ou 3 jours juste pour vous reposer et voir plus clair en vous. J'y suis restée 8 mois et 1/2 ! ET JE NE LE REGRETTE PAS !!!!! J'ai trouvé là d'autres personnes qui comme moi n'étaient pas folles mais toutes souffraient de maux divers et toutes cherchaient de l'aide pour aller mieux, pour guérir. De plus, grâce à mon psychiatre et à une infirmière de référence qui m'ont bien suivi et guidée, je suis sortie de là beaucoup plus forte. Cela fait maintenant 9 mois que je retravaille et je n'ai plus refait une seule tentative. J'ai compris beaucoup de choses dans ce milieux mais je continue encore à l'heure actuelle à me faire suivre par un psychiatre et une psychologue car ces tentatives excessives et successives n'étaient que le reflet de mon mal-être. Je travaille maintenant sur la cause profonde qui m'a aménée à cet état. Et ce n'est pas tous les jours faciles. Je te mentirais si je disais le contraire. Mais au moins, il y a des moments de répits et quand les crises se présentent, je ne saute plus sur mes médicaments, couteaux ou dans le canal. J'essaye de me contrôler.
Si j'avais pu, comme toi, trouver un début de piste à 19 ans, j'aurais pu éviter bien des souffrances et des conneries. Mais il n'est jamais trop tard et comme je te le disais chacun à son rythme. Alors, ma belle, garde courage et continue gentiment, à ton propre rythme à te battre. Tu as déjà bien commencé. Mais ça fait peur, hein? Je le sais, j'ai eu des peurs terribles et il m'arrive encore d'en avoir. C'est ce qu'on appèle des angoisses plutôt. Il est important de savoir faire la différence entre angoisse et peur. La peur est réelle : elle est due et se manifeste face à un événement bien concret tandis que l'angoisse surgit d'une chose qui nous a fait peur dans le passé et qui ressort maintenant alors que notre présent n'a plus rien à voir avec cette peur qui dans le passé avait tout son sens.
Je reste attentive à tes messages et n'hésite pas à poser toutes les questions qui te passent par la tête ou exprimer ici par écrit puisque pour le moment c'est ta seule façon de faire comprendre ton mal et de recevoir un peu de réconfort.
Ton message ne nous a pas laissé indifférente. Tu as reçu des réponses.
A toi de travailler gentiment sur toi.
Je te souhaite bon courage et t'accompagne en pensées.
Rigik

Message #4

#4 Posté le par Zalem
Merci pour vos réponses. Je n'ai pas tout dit dans mon premier post. Il va y avoir deux ans, j'ai fait une tentative de suicide assez grave. J'avais tout préparé à l'avance, pour être certaine de mourir. A cette époque je prenais un antidépresseur et un médicament contre la migraine: j'ai pris toute ma réserve, ainsi qu'une boite d'ibuprofène. Après quelques heures, je ne m'étais toujours pas endormie, j'ai voulu me lever et je ne savais plus marcher, je suis tombée dans les escaliers et donc ma mère s'est réveillée et mon suicide était raté. On m'a envoyé (avec mon accord) dans un centre pour jeunes dépressifs où je suis partie après quatre jours car je me suis battue avec une autre fille qui était là. Mais de toutes manières, je n'était pas contente, en quatre jours j'ai vu une fois une stagiaire psychologue, c'est tout.
Ils m'ont autorisé à partir à condition que je suive une thérapie, j'ai donc été chez un psychiatre qui ne m'a jamais donné le moindre médicament. Je ne sais pas si ça m'a aidée, mais je n'ai pas envie d'y retourner, j'ai pas envie qu'il me diagnostique tel ou tel problème; ou au contraire qu'il me dise que "c'est l'âge"! J'ai pas envie qu'on me donne des médicaments car je sais qu'on devient dépendant; je sais aussi que je pourrais avaler toute la boîte un jour plus difficile que les autres.
Je me sens incapable de suivre une thérapie, je ne sais pas parler sincèrement aux gens, je mens ou je minimise, je n'arrive pas à m'exprimer; j'écris beaucoup et je crois que c'est définitivement la seule façon de m'en sortir (c'est d'ailleurs pourquoi j'écris ici, car je pense que vous pouvez comprendre un peu; j'en ai assez d'écrire pour moi-même).

ne pas avoir peur de son diagnostic

#3 Posté le par rigik
Bonjour Zalem,
Bravo pour ton message. Je trouve que pour "une jeune" (j'ai 52 ans) tu es très lucide sur ce qui t'arrive et tu comprends aussi que tu ne parviens pas à maîtriser. Il m'a fallu longtemps avant de comprendre tout ça. Toi, tu as la chance de te poser les bonnes questions alors que tu es encore très jeune. Ce qui veut dire que tu te donnes les bonnes chances de corriger au plus vite ce qui ne va pas.
Moi aussi deouis toute petite je ressentais les mêmes choses que toi. Et il a fallu que je fasse 11 tentatives de suicide à 50 ans pour enfin me poser les bonnes questions....et ensuite aller voir des spécialistes. Le diagnostic m'est tombé dessus mais je m'en doutais car je recherchais sur internet ce qui n'allait pas. Je suis borderline limite ! Oui, c'est dur et alors, c'est pas une maladie mentale ! C'est juste un dysfonctionnement lourd à vivre et à porter et à maîtriser. Mais avec l'aide de spécialistes, on peut s'en sortir petit à petit. Je pense que tu as beaucoup de chances de découvrir tout ça à ton jeune âge. Cela te donne d'autant plus de chance que ça aille plus vite pour en guérir. J'ai dysfonctionné sans rien comprendre pendant 50 ans et avec cette énorme douleur, ce sentiment d'abandon, d'^étre pas comme les autres, que personne ne me comprend, que je n'appartiens pas à ce monde. Mais il n'est jamais trop tard. J'ai commencé ma bataille il y a 3 ans et je continue....J'y arriverai à vivre sereinement et comme et avec les autres.......
Bon courage à toi.
A bientôt.
Rigik

les diagnostiques

#2 Posté le par Cristalune

Bonjour Zalem,

Je veux te dire que tu fais une premiere etape dans la reconnaissance de ton mal etre. Si tu oses t avouer que tu as un probleme de sante mentale c est une bonne voie de guerison. D apres ce que tu decris comme souffrance, pour avoir vecu 5 ans avec un homme qui souffrait avec un TPL je peux te dire que je comprends ta douleur de vivre. Je veux te laisser un message d espoir. Apres l avoir trainer en psychiatrie on a reussi a avoir une medication pour lui. Celle-ci fut tres mauvaise, il n avait plus de personnalite il etait devenu un zombi. Apres 1 an de cette medication il a perdu son travail et s est retrouve sur l aide sociale. Par la suite, il a fait une tentative de suicide et la le medecin psychiatre lui a prescrit deux autres type de medication. Il prend actuellement de l effexor et du ceroquel et je le vois changer en mieux de jour en jour. Il a cesse sa dependance au THC et a l alcool, quand on souffre on utilise toute les bequilles pour penser qu on est heureux! Enfin la nouvelle medication est beaucoup mieux. Il n en veut plus a la planete, il ne fait plus de colere incontrolee, les sauts d humeur sont moins excessifs, il est plus empathique aux problemes des autres qui l entoure et demande pardon juste de temps en temps pour des paroles qui ont de passees sa pensee. Il m a dit hier qu il avait le gout d aimer et d etre aime. Je suis reste une amie fidele dans sa vie et j espere qu il retrouvera le bonheur dans sa vie. Je te suggere donc d aller consulter Salem et de t entourer d amis et amies qui comprendront. N aie pas peur du diagnostique de Trouble de la personnalite, informe toi et donne toi les moyens d etre enfin heureuse dans ta vie!

Bonne route a toi.

Message #1

#1 Posté le par maroli

Cher Zalem!!

Tout d'abord, je te félicite d'avoir écrit sur le forum. Ca démontre déja que tu désires un changement.

Je veux te dire que je comprend. Moi aussi d'aussi loin que je me rapelle, je me vois très souvent triste et anxieuse. Je croyais vraiment que ca ne tournais pas rond dans ma tete. Pourtant je voyais les autres et j'avais tellement l'impression que tout le monde étaient heureux sauf moi.

Si tu as arreter l,école dû à une dépression, tu dois etre suivi par quelqu'un?? Sinon va voir un médecin et surtout trouve quelqu'un pour parler. Moi c'est vraiment ca qui m'a sortit de ma grande anxiété.

Moi aussi j'avais toujours l'impression d'etre hors de mon corps, je cherchais toujours à etre quelqu'un d'autre et je me tappais dessus à la moindre erreur. Mais j'ai réalisé en fait que c'étais ma facon de me voir et mes attentes des autres et de la vie qui étaient fausses. Alors je crois vraiment que tu devrais essayer. Par contre tu dois avoir confiance et ne pas lacher. On est pas tous né dans des draps de satin et, OUI, malheureusement certains doivent travailler plus que d'autre pour le bonheur. Par contre, une fois trouvé, tu ne peux qu'etre fière de toi et de toi seul.

Je te souhaite bon courage et t'envoie plein d'énergie positives!!

Maroli