J'ai tres peur que ma psychotherapeute meure

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J'ai tres peur que ma psychotherapeute meure

#0 Posté le par nieve

Bonjour a tous,
ma psychotherapeute est en vacances pour la periode des fetes pour 2 semaines et j'ai terriblement peur qu'elle meure!!!!!!

Est-ce qu'il y en a qui sont comme moi?
Pourquoi avoir si peur ?

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j'ai peur que ma psy meure

#5 Posté le par rigik
Coucou Giguy,
Hé oui, on se comprend entre personnes qui sont en souffrance ! Quelle que soit l'origine de la souffrance : la douleur est la même et cette terrible "fausse" impression qu'on est seule à vivre ça......lis stp les autres sujets sur ce site et tu verras, quelle souffrance il y a. Et ça fait du bien de partager ce que l'on a sur le coeur avec des personnes qui ont la même sensibilité, la même quête d'aller mieux, de guérir un jour......
Ca fait du bien aussi de pleurer, je pleure aussi souvent et comme toi quand je sors de chez ma psy aussi. Evidemment, c'est là que l'on se raconte, que l'on se dévoile, que l'on se découvre !!!!!!C'est aussi l'endroit qui nous permet ou en tout cas nous met en position de faire le deuil sur beaucoup de choses. Mais que le chemin est long et douloureux. Et aussi, il faut du temps pour accepter l'idée de commencer à faire son deuil. C'est seulement quand on est prêt à lâcher le passé qu'il commence à y avoir une petite place pour entreprendre le travail du deuil. Mais ça fait peur de lâcher le passé car on ne sait pas ce que l'on va ou veut mettre à la place, hein? Mais tout cela se fait en douceur, sans brusquerie ni concours de vitesse. Tu te demandes de quoi seras fait ton futur? Ca te fait peur ! Moi aussi mais avant cela, je dois encore apprendre à vivre au jour le jour et c'est encore une bataille de chaque instant. Mon passé, j'en ai pas encore fait le deuil et ça m'empêche d'avancer. Je me raccroche à lui et j'ai peur de le lâcher : pour mettre quoi à la place. J'avais et j'ai encore des modes de fonctionnement automatiques négatifs qui me semblaient normaux et maintenant que j'ai découvert qu'ils sont inadaptés, je me bats pour les oublier et les remplacer par un mode de vie plongé dans mon présent actuel mais pour ça je dois absolument lâcher le passé. Est-ce que tu comprends ce que je veux exprimer ?
C'est peut-être comme ça avec la mort de ton ami-psy ? Tu devrais peut-être petit à petit le laisser partir. Cela ne veut pas dire que tu l'oublieras, que ce qu'il t'a apporté disparaîtra mais cela te permettra probablement de poursuivre ton chemin.
Quelles raisons t'ont donnés les 2 psy qui ne veulent pas te suivre????
Je vais te raconter ce qui c'est passé il y a maintenant presque 2 ans avec ma psy. Je faisais tentatives de suicide sur tentatives de suicide (11 au total) et un jour elle en a eu marre et m'a dit : Madame, je ne peux plus continuer à vous suivre. Le choc que j'ai reçu !!!! Une énorme angoisse !!!! A non, vous n'allez pas me laisser tomber, pas vous ? lui ai-je répondu. Elle ne voulait pas me laisser tomber mais n'était plus à même de me suivre. C'était pour elle une énorme responsabilité. Elle m'a proposé d'aller voir un psychiatre et de travailler dans une structure mieux adaptée pour mon problème et là avec eux en plus elle voulait bien continuer à me suivre. J'ai encore fait une tentative après cela. Bouf à nouveau aux urgences et là, le psychiatre qui me voyait régulièrement revenir pour tentatives en a eu marre aussi et m'a proposé d'aller dans un Institut psychiatrique. Rien qu'à ce mot, je lui ai dit "mais je ne suis pas folle!" On ne soigne pas que des fous dans un hopital psychitrique, allez-y juste quelques jours pour vous reposer. Je l'ai écouté et suivi son conseil en sachant aussi que c'était ce que m'avait suggéré ma psy. J'y ai pris conscience, non pas que j'étais folle mais que j'avais un sérieux problème pour faire des tentatives à répétition comme ça. Et là, j'ai décidé de me faire soigner. Peu importe le temps que cela prendrait. J'y ai passé 8 mois et 1/2. Et cela m'a sauvé la vie. Pendant tout ce temps, le psychiatre qui me suivait m'avait interdit de travailler avec ma psy simultanément. Je devais d'abord travailler exclusivement sur cette idée de mort. Je me suis sentie mutilée sans ma psy mais j'ai travaillé avec d'autres personnes et je m'en suis sortie. Ensuite, toujours hospitalisée, le psychiatre a décidé que j'avais à nouveau le droit de continuer à travailler avec ma psy et depuis lors, cela a été un vrai déclic : je voulais m'en sortir et sortit tout ce qu'il y avait en moi et changer ma vie. C'est ma décision, c'est une question de survie!!!!!
Tu parles de ton lupus : j'ai une connaissance qui souffre énormément de cette maladie mais elle a un traitement médical qui l'aide, qui l'a soulage. Pourquoi, refuses-tu que l'on te soulage physiquement déjà et je sais que cette saloperie de maladie envahit et le corps et l'esprit. Ce ne serait que tout bénéfice pour toi : soulagement physique et moral. Est-ce que psychiquement aussi, peut-être, tu refuses toute aide depuis la mort de ton psy ? Excuse-moi d'être aussi directe mais cela me vient à l'esprit et je pense que la franchise est la meilleure chose pour se découvrir et s'entraider.
Voilà donc ce que ta réponse m'a inspiré.
Je reste attentive à tes réctions, si tu le souhaites.
Que cette journée soit pour toi un peu exceptionnelle et reposante
Rigik

J'ai peur que mon psy meurt...

#4 Posté le par Giguy

Bonjour Rigik,

J'ai lu ta réponse, du début à la fin en pleurant. C'est comme si je sentais que quelqu'un, enfin, puisse comprendre ce que je vis depuis 3 ans (ça fera 3 ans le 16 janvier 2008.)
Je te dirais que quand mon psychologue m'a annoncé son état, le choc fut si terrible, que j'ai eu le visage couvert d'egzéma, alors que j'en n'avais jamais souffert avant. Depuis, c'est le lupus qui a envahi mon corps et qui me fait vivre de la souffrance assez intense, par moment.
Oui, 18 ans à partager mon intimité la plus profonde, ne peut se vivre avec personne d'autre. Après sa mort, comme deuxième tentative de psy, j'ai essayé une femme, mais elle me faisait vivre trop de culpabilité, face à mon état psychique qui se détériorait trop rapidement et intensément. Alors après 7 mois de rencontres hebdomadaires, je l'ai laissé tomber. Je suis revenue à un homme. Avec lui, ça a duré 2 ans. Encore là, un autre deuil à affronter, car les dernières rencontres avec lui ont été très pénibles. Ça faisait plusieurs mois que je sortais en pleurant de ces rencontres. Je l'ai lâché, mais j'aurais voulu revenir vers lui et il a refusé de me reprendre. Par la suite, j'aurais voulu d'une femme, du même centre, mais elle a refusé de me prendre comme patiente, pour ne pas nuire, je crois, à son collègue masculin. Encore un autre deuil à affronter. Tu sais , je ne suis pas si poquée que tout semble paraître! Je ne prends aucun médicament, malgré ma maladie. Je refuse tout traitement, car j'ai plus peur des répercussions d'un médicament que le bien-être qu'il puisse apporter aux symptômes.
Aujourd'hui, je suis avec une femme psychologue, mais ce n'est pas là que je voudrais être. Peut-être as-tu raison de me dire que je cherche un double du premier. Ce n'est pas juste pour qui? C'est moi qui en souffre le plus, présentement. Je trouve que mon magasinage de psy, si long qu'il paraisse, ne m'a rien apporté. Tu as raison, tout est du côté du choix à faire. Je pleure encore sur le choix que j'ai osé faire! Elle a dit non et je dois faire avec...
Par contre le choix de devoir ou pour moi, de pouvoir poursuivre le travail... C'est autre chose. Je n'ai aucune idée de ce que le futur me réserve...
Je ne vais pas très bien, moralement et physiquement parlant.
Moi aussi, je peins et là, je dois dire que je réussis assez bien. Je lisais beaucoup, mais après les 2 avant-derniers refus de m'aider, j'ai tout abandonné de ce côté.
Oui, ta réponse m'a apporté beaucoup. Elle m'a fait comprendre que je ne suis pas la seule à vivre ce problème. Je crois que tes témoignages ou tes réactions à mes souffrances, me font espérer que quelqu'un est là...Je suis une bonne personne avec des talents multiples et une vie assez bien structurée, mais je n'ai plus celui qui me faisait vibrer... Non pas d'amour... mais d'enthousiasme, de courage et du goût de vivre...
Ça me fait tellement de bien que tu me répondes. Alors j'ai hâte de te relire.
Giguy

j'ai peur que ma psy meure

#3 Posté le par rigik
:) Bonsoir Giguy,
merci pour ta réponse et ton témoignage. C'est poignant et paniquant à la fois. Je ne peux qu'imaginer ce que tu as ressentis à la mort de cet homme avec qui tu as partagé 18 ans de ta vie la plus profonde, ton intérieur...celui que tu étais, que tu deviens et celui que tu souhaiterais être ! Faire son deuil de quelqu'un, de quelque chose est très douloureux et très long. Et tu as raison d'avoir cherché un autre psy avec qui faire ce travail et en même temps continuer ce que tu avais entrepris avec ton ami. Mais, tu ne sembles pas encore avoir trouvé le bon! Peut-être cherches-tu un double de celui que tu as perdu ?????? Et là, ce ne serait pas juste. Car chaque personne est unique.....C'est dur de se dire que l'on doit tout recommencer avec un autre...Mais tout ce que tu as acquis pendant ces 18 ans avec cette personne t'a probablement apporté un certain bagage qui peut te permettre si tu en fais vraiment le choix, de prolonger ton travail avec un ou une autre psy.
Peut-être as-tu du mal en te tournant vers un homme au vu de ce que je te dis plus haut, as-tu pensé à chercher une femme psy ? Cela pourrait peut -être te permettre d'éviter cette quête de trouver quelqu'un comme lui ? Mais je ne sais pas si ce que je te dis te parle mais c'est une chose à laquelle j'ai pensé. Je suis peut-être tout à fait à côté. A toi de me dire si tu veux bien ? Avant de trouver la psy que je consulte actuellement depuis 3 ans à raison d'une séance par semaine, j'en ai fait des tas, des hommes, des femmes, des années perdues.....ou alors je n'étais pas prête ! Mais celle-ci c'est la bonne et j'avance. Je lui dis souvent que j'ai peur de la perdre ainsi que de perdre tous ceux que j'aime mais là c'est une angoisse dûe à mon fonctionnement d'enfant (alors qu'aujourd'hui j'ai 52 ans) qui remonte à la surface et qui gomme la réalité. Mais c'est vrai qu'il pourrait lui arriver quelque chose et alors .........et alors aussi dur que cela sera, je serai au même point que toi, devoir trouver une autre psy avec laquelle continuer. Donc, je vais lui demander qui elle peut me recommander au cas où........et je ferai pleinement confiance en son choix mais peut-être que le courant ne passera pas et là je devrai alors trouver par moi-même une personne avec qui je me sentirais à nouveau en pleine confiance et peut -etre que je ne la trouverais pas du premier essai mais je sais que je n'abandonnerais pas car mon travail n'est pas fini, je ne suis pas encore moi ! Plus rien ni personne ne peut m'arrêter maintenant, je veux aller jusqu'au bout et me sentir mieux et si possible guérir (je suis borderline limite). Peu m'importe le temps que ça prendra. Chacun à son propre rythme!!!!
Alors, Giguy, je te souhaite de ne pas perdre courage et de continuer à chercher la personne qui pourra prendre la relève et continuer avec toi ton travail. C'est déjà très bien, je trouve que tu aies trouvé le yoga et la relaxation pour t'échapper. Moi, c'est dans les livres et la peinture que je plonge !
J'espère que ma réponse aura pu t'apporter quelque chose de positif ?
Bon courage et si tu veux me répondre et me donner tes impressions, c'est avec plaisir que je te lirai. :) Je te souhaite plein de bonnes choses.
Rigik

J'ai peur que mon psy meurt

#2 Posté le par Giguy
Perdre mon psy, c'est l'événement le plus terrible que j'ai pu vivre, de toute ma vie. Ça faisait 18 ans que je travaillais avec le même psychologue et il est décédé, il y a 3 ans. Je ne m'en suis pas encore remis, malgré les tentatives de travailler ce deuil, avec un autre psy. Je passe de l'un à l'autre et je n'ai pas pu trouver moyen de passer à autre chose. Je suis même tombé gravement malade et on m'a diagnostiqué des troubles de santé qui vont me poursuivre, pour le reste de mes jours. Il n'y a que le yoga ou la méditation qui puissent m'apporter un peu de soulagement, d'abord physique et ensuite psychologique. Alors je peux comprendre ta peur!
Je te trouve intelligent, Rigik, d'en avoir parlé alors qu'il vit encore. Moi, je n'ai pas pu, car tout s'est passé trop vite!
J'espère juste que l'année 2008 voudra bien m'apporter le réconfort que je recherche tant depuis que mon ami est disparu.
Giguy

j'ai très peur que ma psy meure

#1 Posté le par rigik
Bonjour Nieve,
Tout d'abord, joyeuses fêtes de Noël !
Moi aussi j'ai cette peur !!!!! J'en ai parlé avec ma psy !
En fait ,j'avais très peur qu'elle meure car je n'avais qu'elle sur qui je pouvais compter réellement pour me guider dans la vie en ce moment.J'ai ressenti cette peur pour la première fois quand mon psychiatre est parti travailler au Canada. Alors là, je me suis dit que si il arrivait quelque chose à ma psy aussi, qu'est-ce que je deviendrais ?
En en parlant avec elle, elle m'a conseillé un nouveau psychiatre avec qui heureusement le contact est passé : j'étais rassurée, maintenant, il y a 2 personnes qui s'occupait de moi.
Quand on est en thérapie, c'est normal, je pense que l'on ressente cette peur de perdre la personne à qui l'on peut tout dire et qui nous comprend et nous aide à mieux comprendre ce qui se passe en nous. Il y a un lien très fort qui se tisse. J'ai l'impression que sans elle, je serais perdue ! Je ne suis pas encore assez loin dans ma thérapie pour pouvoir gérer ma vie seule. J'ai encore très peur de moi, de ce que je pourrais encore faire.
Je crois que je vais à nouveau aborder le sujet avec elle car je n'ai pas encore été suffisament rassurée. J'ai encore peur qu'il ne lui arrive quelque chose. La meilleure façon, je pense d'éliminer ses angoisses c'est dans parler et qui mieux qu'elle peut me rassurer. Tout peut arriver dans cette vie sans cadeaux : alors peut être prévoir avec elle une remplaçante au cas où ?
Je te tiendrai au courant de la suite de notre entretien à ce sujet.
Bonne journée à toi et à bientôt.
Rigik