Penser à ce que l'on pense...

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Premier message

Penser à ce que l'on pense...

#0 Posté le par polleo

Bonjour à tous

Par où commencer? J'en ai aucune idée puisque mon cas est assez compliqué et j'ai moi-même de la difficulté à identifier clairement ce qui se produit chez moi.

Tout d'abord, je crois souffrir d'anxiété généralisée. En fait, j'en suis certain à 100% donc la question ne se pose même pas. Toutefois, je me demande souvent si ce que je vis et ressens est entièrement lié à mon anxiété. Je m'explique. Mon anxiété, je la vis comme la plupart des gens, c'est-à-dire que je suis nerveux et stressé lorsque vient le temps de performer et de produire comme au travail ou dans les études. J'éprouve des peurs et des craintes à l'égard de bien des aspects de la vie comme le travail, les études, la vie professionnelle, la famille, les amis, etc. Devant l'inconnu et l'improviste, mon taux d'anxiété grimpe en flèche et je suis incapable de voir les choses positivement ce qui fait de moi une personne pessimiste. Je suis très exigeant envers moi-même et j'ai de la difficulté à me récompenser et m'accorder du mérite. Je suis très concerné par l'admiration et la reconnaissance d'autrui et ce autant dans la vie de tous les jours qu'au travail ou en amis. Enfin, je suis une personne timide, réservé, discrète et dont l'estime de soi est très faible.

Là où les choses se compliquent se trouve au niveau de mon psychisme ou mes mécanismes psychologiques. Bref, je ne sais trop à quel volet psychiatrique peut appartenir ce que je m'apprête à vous décrire. En résumé, je pense constamment à ce que je pense. Je suis pratiquement plongé de façon permanente à l'intérieur d'un processus d'analyse constant, lourd et rigoureux faite envers ma propre personne. Je traite mes moindres faits et gestes et même mes pensées, idées, réflexions, réactions, sentiments, émotions, etc. C'est comme si je cherchais à avoir le contrôle absolu sur mon corps dans tous ces états, que ce soit physique, psychologique ou même spirituel.

Lorsque je suis dans le processus d'analyse décrit ci-haut, voici comment les choses se déroulent plus précisément:

Je pense à ce que je pense, comment je pense, pourquoi je pense ce que je pense.

Je me demande si ce dont à quoi je pense est bien, correct, intelligent, sensé, etc.

Je pense à ce que je fais, comment je m'y prend, pour quelles raisons et si je m'y prend bien.

Je pense à ce que je pense et ce que je fais et je me demande si je désire réellement penser à ce que je pense et si je fais véritablement ce que je veux faire.

Maintenant que c'est dit, j'ai littéralement l'impression de parraître pour un vrai cinglé au moment oû vous lisez ce texte. Cependant, je dois être totalement transparent si je veux connaître vos opinions et commentaires et si je veux savoir si il y a quelqu'un quelque part qui vit la même chose que moi.

Il n'y a aucun moment spécifique ou aucun contexte particulier pouvant provoquer cette analyse lourde et épuisante. Elle peut surgir à n'importe quel moment de la journée et ce peu importe ce que je fais. L'étendue du comportement en question est très large puisque même les choses les plus banales et anodines peuvent déclancher le tout. Que ce soit au travail, aux études, sur la rue, à la maison, au supermarché, lorsque je le fais ménage, lorsque je marche et même au moment même où j'écris ces mots.

Exemple: Au moment où je tape ce message, je pense à ce que j'écris, comment j'écris (mots, phrases, syntaxes, etc) et je cherche à savoirs si je m'y prend bien, pense bien, écris bien, agis bien et si je pourrais faire mieux, si oui, comment, pourquoi, etc.

Complètement insensé n'est-ce pas? Pourtant c'est comme ça tous les jours et pratiquement sans arrêt. C'est un véritable fardeau impossible à supporter. Mes énergies sont entièrement dévorées par cette bête intérieure qui me consomme sans relâche. Inutile de vous dire qu'il devient extrêmement difficile voire même impossible de se concentrer dans de tels moments.

Je consulte actuellement un psychologue depuis presqu'un an et voici ce qu'il a observé:

Je suis très exigeant envers moi-même
J'ai de la difficulté à m'accorder du mérite
Je me juge érnomément
Je me compare beaucoup aux autres
Je suis perfectionniste
Je cherche sans cesse à obtenir l'admiration et la reconnaissance d'autrui
Je veux plaire à tout le monde

Bien qu'il m'a éclairé à mon sujet, je demeure insatisfait d'une certaine manière. Celà n'a rien à voir avec ses compétences et sa capacité à dessiner mon portrait psychologique. C'est tout simplement que j'aimerais pouvoir comprendre de façon précise ce que je vis, comment je le vis et pourquoi est-ce ainsi. Peut-être que je ne dois pas chercher à comprendre et qu'il me faut lacher prise, mais j'en suis incapable. D'ailleurs, une partie de moi refuse de lacher prise et de laisser aller les choses car j'ai peur de tomber dans la naïveté et la non-chalence.

Merci à ceux qui ont eu la force de lire ce message jusqu'au bout. Maintenant, si vous en avez le temps et l'envi, qu'en pensez-vous? Vous est-il déjà arrivé la même chose?

Messages récents

J'ai tout lu, avec

#4 Posté le par jacinthebel En réponse à : sans titre (#1 par polleo)
J'ai tout lu, avec attention.
J'aurais pu écire ces "symptômes" mais j'arrive pas à rassembler mes idées de façon suffisamment cohérente; ça se bouscule à la sortie.....
J'arrive pas à synthétiser
même en griffonnant des notes sur des bouts de papier.
Présentement Ya plus de mots qui s'affichent dans ma tête.
Ça ressemble à une tempête de niege avec des bourrasques de vent.
Je te souhaite la paix...

Message #3

#3 Posté le par polleo

Salut Videnvrac

Tout d'abord, 1000 mercis de m'avoir répondu dans un premier cas d'autant plus que ton message me rassure énormément puisque ton interprétation de mon message initial correspond parfaitement à ce que je vis tous les jours!

Je suis plus qu'étonné de voir que je ne suis finalement peut-être pas seul dans cette situation. Tu as si bien décris le mal de vivre qui occupe ma routine quotidienne que je commence à croire que je n'en suis pas la seule personne affectée. Dans mon message, j'ai tenté de décrire du mieux que je pouvais les maux qui me troublent tant, mais étrangement, j'étais incapable de maîtriser le sujet avec précision et efficacité car au fond, c'est de moi-même dont il s'agit alors certaines pistes demeurent floues et je n'arrive pas à tout percevoir par moi-même. Par contre, ton témoignage m'a permit de mieux cibler le problème car il n'y a pas de meilleurs mots que ceux que tu as choisit pour expliquer la réalité inquiétante dans laquelle je vis.

Si ce que tu as décrit est le reflet de ton monde, de ton espace psychologique, bien il semble que nous sommes pratiquement indentiques sur ce point. Comme tu le dis si bien, c'est entre autres la peur de se dévoiler qui, d'une façon ou d'une autre, constitue une des sources de mon anxiété. Cette obsession de plaire aux autres, de bien paraître et de s'identifier à une image pure, idéale et enviée. J'imagine que la plupart des gens essaie d'être aimé de tous, d'être apprécié pour ce qu'ils sont et ce qu'ils font, mais je crois qu'une certaine limite s'impose. En fait, un individu "normal" ne franchira pas cette frontière omni présente que nous avons malheureusement bien trop traversé jusqu'à maintenant. Autrement dit, la personne "normale" a cette capacité innée et facile d'exécution à banaliser certaines choses qui cependant représentent des menaces sévères pouvant nuire à notre bonheur et notre sérénité si nous les laissons occuper trop d'espace parmi nos pensées. Le fait d'être trop préoccupé peut provoquer des répercussions pires que ceux que nous craignont déjà et c'est à ce moment que notre bonheur et notre liberté sont en péril. Il faut donc essayer de vivre le moment présent naturellement avec spontanéité car autrement, et comme tu en as fait mention, on ne peut profiter de tous les moments que nous offre la vie, dans toute sa splendeur, les surprises et les imperfections qui l'animent.

Celà dit, il est irritable et turbulent de vivre ainsi, d'après un mécanisme psychologique si rigoureux et ferme. On s'empêche d'avancer et d'aller de l'avant comme tu dis. Cependant, même s'il est question de nous-même, c'est comme si la situation n'était pas entièrement de notre ressort, comme si nous n'avions pas le contrôle absolue car sinon il y a déjà longtemps que je serais libéré à jamais de toute cette misère. J'ai obersé avec le temps qu'il y a des jours, des semaines et parfois même des mois qui me sont plus faciles à vivre puisque mon anxiété ne manifeste moins. Il peut arriver que certains facteurs externes bien précis affectent mon anxiété (ex: études, examens, boulot ou tout autre évènement pertubant), mais d'autres fois, mon anxiété s'intensifie par elle-même.

Enfin, on se tourmente et on se pose trop de questions, mais celà fait parti de notre fonctionnement et il est impossible d'y échapper. La question est de savoir comment vivre en harmonie avec soi.

Message #2

#2 Posté le par Videnvrac
Salut Polleo.
Je vis des choses similaires à celles que tu décris. Je me demande aussi énormément si c'est "normal". L'interprétation que je donne à cette introspection permanente, cette espèce d'analyse obsessionnelle, c'est qu'on est sans cesse en question sur nous-mêmes parce qu'on a peur de se dévoiler et de ne pas plaire. La peur du lapsus ou du mot échappé par mégarde montre d'ailleurs bien, à mon avis, cette crainte de se montrer spontanément. Garder le contrôle de tout ce qu'on dit et de tout ce qu'on fait, c'est refuser de se laisser paraître tel qu'on est. On a tellement peur de mal faire, de provoquer des réactions indésirables (parce qu'on aura été mal compris ou mal interprété), qu'on réfléchit sans trêve à comment dire, comment faire, pour être bien celui/celle qu'on veut. On doit être trop perfectionniste, et ne s'accorder aucune erreur. Or, dans ces longs moments d'introspection, on se juge et on se corrige ("je n'aurais pas du faire ci", "j'aurais mieux fait de dire ça"...). Et l'on voudrait, dans la vie de tous les jours, se comporter conformément à nos pensées, nos convictions, notre morale profonde. On ne se tolère aucun dérapage. Chaque échec est lourdement ressassé et l'on réfléchit à comment agir mieux la fois suivante, n'est-ce pas? Est-ce bien ça que tu vis aussi?
Ou bien, en-dehors des réflexions sur le rapport aux autres, on peut se surprendre à faire quelque chose, et soudain se demander pourquoi on le fait, quel sens ça a pour nous de le faire (ex.: perso, j'écris beaucoup ce à quoi je pense, et soudain, je vais m'arrêter et me demander "pourquoi j'écris tout ça? à quoi ça sert de l'écrire? est-ce que mes mots expriment bien mes pensées?" etc.) C'est assez troublant, car on a l'impression de se penser une question existentielle au sujet d'un acte anodin. On a l'impression de "se poser trop de questions" comme disent les autres... Je ne sais pas à quoi c'est dû. Probablement à un manque de confiance en soi, qui fait qu'on remet en doute tout ce qu'on fait au moment même où on le fait. Ca empêche un peu d'avancer. Parce qu'au lieu de continuer notre action sereinement, on commence à se demander pourquoi, comment on le fait, et on a peur que ce soit stupide ou alors on a peur de mal faire... Bref, on est tellement peu sûr de soi qu'on remet tout ce qui vient de soi en question, pour réfléchir dessus et s'améliorer. Mais à trop réfléchir, on en oublie un peu de profiter simplement des choses, avec leurs beautés et leurs imperfections.
Est-ce que je suis complètement à côté de la plaque ou est-ce que tu as l'impression que ce que je dis là correspond un peu à ce que tu vis? La peur de se dévoiler, ça te parle ou pas du tout?
Au plaisir de lire ta réaction.

Message #1

#1 Posté le par polleo

Il me semble que personne a répondu à mon message jusqu'à présent alors je profite de l'occasion pour ajouter quelques observations additionnelles.

Ne vous est-il jamais arrivé d'avoir l'impression de perdre le contact avec votre personne? Comme si vous perdiez le contrôle de votre psychisme et de votre corps ce qui entraîne toutes sortes de peurs comme dire des choses non intentionnelles ou agir d'une façon totalement contraire à vos désirs, pulsions et réflexes naturels issus de votre personnalité. Il peut aussi s'agir de la peur de devenir fou, de voir la situation s'empirer et se dégrader au point où vous perderiez totalement les pédales et ne pouriez plus en revenir, comme si vous auriez développer une espèce de maladie mentale grave dont on ne peut récupérer et donc guérrir.

Ce qui est vraiment épuisant et invivable dans tout ça c'est le fait d'être conscient de notre mal. On est piégé à l'intérieur de notre propre tête tout en étant conscient de la réalité et de nos émotions et états d'âme qui font mal.

Tout ce que je veux, c'est être "normal", équilibré, sensé et bien dans ma peau. Être heureux sans m'interroger constamment et douter de moi-même, du présent et de la vie en général. Avoir une vision positive et optimiste de la vie. Vivre librement et apprécier chaque moment. Goûter à la spontanéité, l'inconnu et l'improviste et ce sans crainte.