Dépression?

Bonjour.

J'ai découvert ce site en tapant sur Google "Je suis dépressive". Ça m'a amené à un sujet d'une personne qui l'est probablement. Je voudrais aussi vous faire part de ma situation car je ne me retrouve plus, je ne sais plus comment m'analyser ou définir ce mal constant en moi.

J'ai seulement 14 ans, mon prénom est Vanessa. Je vis avec des parents séparés, qui ont la garde partagée. Je ne vais pas faire tout un blablatage sur ma vie, mais j'ai vécu beaucoup d'émotions depuis mon enfance. Des histoires d'avocats, d'abus, d'alcoolisme, de rejet, de solitude. J'étais plutôt insouciante de ces choses avant, surement à cause du fait que j'étais jeune. Maintenant que j'ai grandit et que je prends de plus en plus conscience de ma situation, je ressens beaucoup de mal.

Je ne saurais comment l'expliquer; c'est comme un vide en moi qui me ronge tous les jours. Je n'ai plus le goût d'aller en cours, je n'ai plus le goût de faire des activités, je n'ai plus le goût de rien. Je me sens minable. Je suis seule, car je vis le rejet en cours. Je n'ai pas vraiment d'amis. Et je suis triste à cause de tout cela.

Je suis lasse... Je n'ai plus le goût de sourire. Je passe tout mon temps sur l'ordinateur pour me donner un brin de joie, mais j'ai encore des douleurs là-dessus.

Par contre, parfois je vis du bon temps, et j'oublie la petite boule dans ma gorge qui me fait souffrir, souvent quand je pleure. Ces vagues de bonheur se saccadent par des frustrations, de l'irritabilité. Je suis donc "up and down".

Il faut aussi noter que j'ai des crises d'angoisse parfois, ou tout simplement de gros gros blues. Je suis de nature insécure, je suis très nerveuse, perfectionniste. Ce qui serait intéressant à savoir également c'est que ma mère a des troubles bipolaires, serait-ce héréditaire?

J'aimerais seulement savoir de quoi tout cela s'agit, si ce serait une dépression et comment faire pour y remédier.

Je vous dis un grand merci pour votre soutien.

Bonjour Vanessa, je me suis reconnu en toi, bien que je n'aie pas vécu le même parcours. Moi aussi je me suis mise à être très mal à l'âge de 14 ans. J'ai été élevé par une mère manipulatrice (pervers narcissique) et par un père tout aussi manipulé que ma soeur et moi. Je n'ai pas vécu de violences physiques par contre, et heureusement. Moi non plus je ne me rendais pas vraiment compte du mal que tout cela me faisait. Quand on est jeune, on est un peu insouciant je crois. Mais à l'adolescence, j'ai subitement pris conscience du mal que j'avais, mais je ne savais pas encore que ma mère avait un problème, je ne m'en rendait pas compte, c'est ma mère, je ne voulait pas qu'elle aie un problème... Je n'avais pas vraiment d'amis moi non plus et les gens se moquaient de moi pour des raisons insignifiantes. Probablement que ça m'était déjà arrivé à l'enfance, mais je savais passer à autre chose et ne pas me formaliser de ça. Mais vers 14 ans, il y a eu un déclic. Comme si par magie, je me rendait pleinement compte de la méchanceté des gens. Et c'était ça qui me faisait le plus de mal. J'étais gentille et respectueuse, et pourtant, les gens étaient si cruels avec moi. Je ne comprenais pas qu'on puisse faire du mal comme ça aux autres. Et je n'avais personne à qui en parler. Il faut dire aussi que j'ai toujours été plutôt introvertie et que je voyais le fait de me confier comme un désagrément pour les autres. Je ne voulais pas les dérranger avec mes petits problèmes. Et internet n'était pas encore disponible à l'époque. Moi aussi j'étais toute seule, et j'ai tout ravaler. Bien sur, je vivais aussi quelques moments de joie qui faisaient passer le morceau pendant un temps, mais plus j'ai vieilli, plus le bonheur perdait son effet sur moi. J'ai continué à sombré, tout comme mamère à continuée à être toujours malade davantage. Puis je suis devenu suicidaire. Mais pour être honnête, je ne savais même pas que j'étais dépressive. Je l'ai compris quand je suis partie au cégep. En secondaire 5, je suis tombée amoureuse et c'est ce qui m'a empêcher de commettre la bêtise finale. Et nous sommes partis très loin pour étudier. J'ai pris conscience de mon état à ma première année de cégep et j'ai trouvé en mon amoureux un personne à l'écoute et qui a su me pousser vers la guérison.

Par ma force de volonté, j'ai réussi à me sortir de cet état sans prendre aucun médicament. Alors je pense qu'il y a de l'espoir pour n'importe qui. Tu as de la chance, tu es déjà consciente de ton malaise, alors à mon avis, tu as déjà un bon bout de chemin de fait vers le bonheur. Pour l'aspect génétique de la bipolarité, je ne peux pas vraiment m'avancer, mais je sais que dans le cas de la dépression, il existe une part de transmission génétique. Et donc, je suppose qu'il est très possible que la bipolarité puisse être aussi transmissible génétiquement. Mais je sais aussi que pour une dépression, l'éducation y est pour quelque chose. La dépression dépend en partie de la manière dont on apprend à réagir aux événements négatifs dans notre enfance. Dans mon cas, ce facteur à sans doute jouer. Ma mère est dépressive depuis 40 ans, en plus d'être manipulatrice, alors je sais qu'elle m'a appris à vivre ces événements de manière dysfonctionnelle. Mais heureusement, je suis consciente des problèmes qu'elle m'a causé et je travaille beaucoup sur moi pour les régler. J'ai aujourd'hui 24 ans et je suis généralement heureuse, tout en sachant que j'ai encore du boulot. Je crois que tu peux y arriver toi aussi, et bien plus rapidement que moi. Tu es très lucide par rapport à ton état, tu peux changer ça. Et si tu crois que ça pourrait te faire du bien, consulter un psychologue pourrait être une option. Certaines personnes ont besoin de cet intermédiaire entre elles et leur intérieur pour comprendre et avancer. Ma soeur en à consulté un et ça l'a beaucoup aidé.

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