personnalité évitante

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personnalité évitante

#0 Posté le par patchanga

Bonjour à tous et à toutes!
j'ai pitonné sur internet aujourd'hui pour finalement tomber sur cette expression pleine de sens pour moi: "le trouble de la personnalité évitante"... Quelle révélation, après 34 années passées sur la terre! Bon, ces années n'ont pas toutes été de solitude, d'échecs et de regrets... juste au moins la moitié!!
Voici, si je puis me permettre, une petite description de moi-même, au risque d'en ennuyer quelques-uns...
Alors voici: Homme de 34 ans, je peux compter sur les doigts d'une main les contacts affectifs que j'ai eus avec le sexe opposé (ceux-ci incluent les rencontres et les relations à plus long termes), je n'ai pour ainsi dire pas d'amis. (cette dernière affirmation est un peu faussée ^puisque dernièrement, j'ai effectué une cure de desintox pour mon problème de consommation d'alcool; ce qui m'a permis de rencontrer quelques personnes là-bas, avec qui j'entretiens certains liens, et aussi par l'entremise des meetings AA...). Entre autres traitements amorçés et jamais terminés: séjour en psychiatrie (interne), consultations éclairs de psychologues ou le "but" non-avoué et inconscient ou subconscient était de pouvoir dissimuler assez de faits et traits de caractère pour recevoir comme un baume apaisant, le diagnostic suivant: vous pouvez rentrer chez vous, tout ça est normal, vous vous inquiétez pour rien... je ne crois pas qu'il serait nécessaire de poursuivre cette thérapie...etc.

En vrac, voici quelques traits et comportement qui me ressemblent:
Pouvoir passer plus de 2 heures à me préparer pour aller faire mon épicerie: comprendre: recherche de l'assurance que mon apparence me satisfait à 100%(les boutons, points noirs sont camouflés, les cheveux sont coiffés et vérifiés en ayant recours à un petit miroir disposé par rapport au miroir principal, de façon à obtenir un coup d'oeil du résultat sous plusieurs angles: vu de profil gauche, vu de l'arrière... bon assez comme ça!...
...magasiner (quand je suis en forme seulement!) dans des "winners" ou autres grandes surfaces pour ne pas avoir à faire face à une jolie vendeuse...
reporter les choses à demain, pour finalement, le lendemain, les reporter au surlendemain, et ainsi de suite...
Très cordial et chaleureux lorsqu'on me présente une nouvelle personne, et au bout de 30 secondes de conversation: repli défensif/préventif: il ne faudrait pas que cette personne découvre à quel point je suis une coquille vide!...
Ne pas manger à la cafétéria du bureau: "préférer l'extérieur": c'est bon prendre l'air!... (foutaise): le problème, c'est qu'il y a, parmi les 150 personnes affairées à bouffer leur sandwich, un type que je soupçonne qu'il ne m'affectionne pas particulièrement...
et bien d'autres choses encore!

J'ai été encouragé récemment par mon médecin de famille à entamer une consultation auprès d'un psychologue suite à mes derniers efforts de réhabilitation. (désintox, aller chercher de l'aide en psychiatrie, dévoilement sans censure de mes "travers" intérieurs...). Je me sens prêt pour un nouveau round! Mais cette fois-ci sera-t-elle la bonne? N'y a-t-il pas quelqu'un ici qui me ressemble et à qui je pourrais parler? Je ne peux plus croire que je suis seul à souffrir de ça???

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Un peu trop!

#3 Posté le par Yellowsky

Bonjour! J'ai été étonnée en lisant ton texte de voir jusqu'ou on pouvait se rendre avec une personnalité évitante!

Moi je me considère plus anxieuse sociale. Mais bon, c'est le même trouble caché au fond.

Tu dis que tu te coiffes 2 heures au cas ou tu rencontrerais une jolie vendeuse? Et tu n'as eu que quelques relations? Alors, pourquoi te coiffer autant! Tu ne penses tout de même pas commencer la, tout d'un coup, a cruiser une vendeuse! Je sais, le regard des autres, je connais ca... Mais ca ne tue pas. Des fois, je deviens anxieuse lorsque je vois des gens rire à coté de moi en me regardant. Mais le soir, en arrivant chez moi, je n'y pense meme plus. Un moment donné, on réalise qu'on a d'autres chats à fouetter, et de vraies amitiés à entretenir.

Mon plan pour toi : commencer à sortir en te poupounnant un peu moins... de moins en moins. Peut-etre que tu remarqueras que la caissiere a juste hate de finir sa journée, et que tu es le dernier de ses soucis. Ensuite, lorsque tu te sentiras plus à l'aise de sortir, recommencer à te batir une vrai vie sociale, de préférence avec des gens qui ne boivent pas trop d'alcool...

J'espere que ca t'a été utile... Ton message me touche! Tu mérites mieux. Mise sur ton humour.
:lol:

Message #2

#2 Posté le par marie-paule

Bonjour Patchanga,

Tu as passé 34 ans d'évitement ? Et bien il te reste plus de la moitié de ta vie à essayer d'aller vers les autres.

Je suis un peu comme toi, évitante, bien que je n'ai pas vraiment le même parcours. L'alcool, je m'en sers, parfois, lors d'une soirée où je veux me détendre, pour être "bien dans ma peau" mais je contrôle assez bien la chose. Mais ceux qui s'en servent souvent de trop, c'est pour éviter de souffrir. C'est un excellent anesthésiant.

Je pense que ce qu'il y a de commun aux "évitants", c'est la peur, peur du jugement des autres, peur de souffrir, manque de confiance en nous. On pense que les gens nous apporteront les mêmes souffrances que celles que l'on a du endurer petits, parce que, finalement, on n'a connu que çà. Alors on croit que le monde est ainsi fait. Mais quand on est sur la voie de la guérison comme toi, qui a courageusement décider de ne plus te servir de cet anesthésiant, le monde peut aussi aider. Tu peux décider de choisir, aujourd'hui, ceux dont tu te sens proche et qui peuvent t'aimer et t'aider et tourner le dos à ceux qui te jugent et te font du mal.

Mais avant tout, tu peux aussi décider que tu te fais du bien à toi, car personne d'autre que toi ne sait mieux que toi ce qui est bon pour toi et ce qu'il te faut. Alors, mets tout en oeuvre pour t'aimer et t'aider toi-même. Et les gens viendront naturellement vers toi. Sers toi de ta sensibilité pour sentir les gens autour de toi et ce qu'ils veulent en te rencontrant. Il faut faire le "tri". C'est important pour pouvoir se préserver.

En évitant le pire, on évite aussi le meilleur. Or, on en a besoin du meilleur.

tu as commencé la voie de la guérison en cessant de boire. Je te félicite. Cà doit être difficile. Mais çà veut aussi signifier que tu es bien décidé à arrêter de te faire du mal. Et c'est bien, je t'encourage.

Si tu veux continuer, ne te fais pas de mal lorsque tu évites une situation. Dis toi plutôt, je ferais mieux la prochaine fois. Ne te blâme pas à chaque fois. Commence par des petits pas. Tu verras que le monde autour de toi ne t'es pas franchement hostile.

Amitiés.

Message #1

#1 Posté le par nilane
Bonjour Monsieur l'évitant : à malin, maline et demi. Vous n'êtes pas le seul. A 61 ans , j'évite encore et toujours. Le problème, c'est que les autres auront toujours du mal à nous capturer alors qu'une part de nous cherche désespérèment des amis.
Rencontrer les autres nous est généralement plus facile que leur être fidèle. Mes vrais amis se bornent désormais à tenir la ficelle de mon ballon à rêves pour me retenir dans la réalité, sans espérer que je change jamais totalement. Un psy peut aider & soutenir. Mais, comme toujours, si le médecin soigne (partiellement), c'est au malade de guérir (globalement).
Ce qui m'a aidée à aller mieux? ce à quoi il est impossible d'échapper à mon avis : la NATURE qui se moque pas mal de nos grimaces face au miroir & à quoi il est impossible de mentir. Donc se placer volontairement peu à peu face à elle : se lancer des petits défis d'abord, puis des plus grands ; marcher pieds nus sur l'herbe, nager dans l'eau froide, randonner seul, escalader, courir.
Dans ses situations là on ne peut pas se raconter de mensonges. Même après une partie de pêche ratéeoù on est allé acheter quelques truites au supermarché pour mentir au voisin ; même là, la vérité reste qu'on a réussi à passer un moment au bord de l'eau.