Inquiétude quant à l'hérédité du trouble bipolaire

Bonjour
J'ai vécu une grande partie de mon enfance avec une mère bipolaire qui a été longue à accepter de se soigner et c'est seulement depuis mes 30 ans que je commence à pourvoir échanger un peu avec elle. Je ne l'ai jamais connue vraiment bien et notre vie n'était qu'agressivité, destruction avec une soeur qui a réagi très agressivement envers elle et moi aussi. Un père absent aussi...
Aujourd'hui, j'ai des symptomes dépressifs assez prononcés. J'ai faut une crise majeure et depuis de nombreuses petites rechutes dont une en ce moment d'ailleurs. D'ailleurs ma mère me soutient maintenant...
Je suis mariée, j'ai un mari aimant qui m'a à peu près toujours soutenue bien que ça ne soit pas évident pour lui. Je me demande si je souffre d'un trouble unipolaire.
Je ne souhaite pas d'enfants car je résiste mal au stress en général et je pense qu'avec un enfant (même si ça doit être bcp de joie), on a une vie bcp plus stressante. Je crois aussi que je veux cesser ce cercle et ne pas transmettre cette maladie.
Quel est le risque de transmettre une maladie de cet ordre à mon enfant ?
Mon mari lui souhaite un enfant, nous en discutons, je lui expose mes peurs, mes connaissances sur le sujet. Je souhaite mettre une fin à cette histoire familiale qui n'est que souffrance aussi bien quand on regarde le passé de mon père que celui de ma mère.
Je souffre moi-même et je sais que je risque de faire souffrir mon enfant et de reproduire certes des choses différentes mais de faire perdurer cette souffrance familiale. Je suis lucide sur mes nombreuses rechutes et j'en aurais si j'avais un enfant. Je ne voudrais pas le faire souffir et c'est quasiment forcé qu'il souffrira de ma dépression.
D'ailleurs je n'ai jamais eu de désir d'enfant ou quelques minutes ou jours dans ma vie, ça n'a jamais duré.
Qu'en est-il de l'hérédité ? bref, je me sens perdue sur le sujet car après le mariage et maintenant que je vais avoir 32 ans, c'est une question quasi permanente autour de moi : et le bébé, c'est pour quand ?... On essaye sans arrêt de me convaincre et c'est pesant.

Qu'il est difficile de vivre avec la bipolarité mais le plus dur c'est de penser que l'on peut l'avoir transmise à ses enfants... J'ai été diagnostiqué à 40 ans mais j'ai toujours su que quelque chose clochait chez moi. Je n'avais jamais alors pensé consulté, j'ai passé des années avec des anti-dépresseurs puis des crises maniaques. Le problème aujourd'hui est que ma fille de 14 ans tout juste a des signes : impulsivité, irritabilité, et quand elle est en crise impossible de la gérer. Après une bonne crise, elle pleure à s'en rendre mala de car elle nous a insulté ou son frère et sa soeur ainée. Elle dort très peu (nous mettons cela sur le dos de l'hypothyroïdie : traitée par levothyrox, dosage correct). A l'école pas d'amis ou très peu qu'elle ne voit pas en dehors : elle terrorise certains profs et élèves par son comportement (je viens de l'apprendre !!!). Pourtant elle peut être si douce ma pèpète... elle adore les calins et passe son temps à la maison à regarder des séries télés ou au sport. 5 jours sur 7, elle est hyperactive et fait tant de sport qu'elle tient à peine debout, elle parle très vite si bien qu'on la comprend pas toujours et que je lui demande à chaque fois de recommencer et de ralentir la cadence. Ce qui m'inquiète c'est qu'elle a fait une syncope et des malaises depuis 10 jours. La prise de sang ne révèle rien, un petit manque de fer qui n'est pas en cause, et elle porte un holter. Je pense que mon médecin généraliste va demander un EEG et j'ai peur que le diagnostic de bipolarité soit posé pour elle... Je suis déjà effondrée. Je ne peux pas m'imaginer qu'elle est cette maladie car j'en souffre énormément. Je suis sous lithium et les effets sont là : prise de poids importante, changement de personnalité, etc... Merci de m'avoir lu et j'espère que vous me soutiendrez et m'apporterez vos expériences. :oops:

Depuis 1 an , j'ai compris que mon mari souffrait d'un trouble .Il vient tout juste d'accepter de consulter,son rdv est dans 6 jours,je mets de grands espoirs dans ce rdv car j'espère pouvoir comprendre de quoi il souffre exactement et qu'il puisse enfin être aidé.Depuis tout petit notre enfant est très actif,nerveux,d'humeur changeante..Je lis ton message sur la manière dont tu aides ton enfant à ne pas rentrer dans la zone de "no control".Peux tu m'en dire plus ? Sur quelles bases t'es-tu appuyée ? Des médecins ? Des livres ? Merci

le pere de mon fils est bipolaire, il a eut 3 autres enfants d'une precedente union.

Tous presentent des fragilités aux niveaux des humeurs...
mais tous ne sont pas malades a proprement parlé.

Seul, mon fils a une bipolarité juvenile, pour autant, quand on sait ce qu'est cette maladie et comment eviter les declancheurs, je ne vois pas pourquoi se priver.
La bipolarité n'est pas une psychose, c'est un trouble qui se stabilise. et qui peut se gerer trés bien

Certains spécialistes parlent de 70%... je ne sais que penser de ce chiffre, car en matiere de bipolarité, on ne transmet qu'un terrain génétique... apres c'est la vie qui va declancher ou non la maladie.

On parle de maladie multideterminée.

Pour moi, quand on a de la bipolarité dans la famille, je trouve ça bien d'aller faire des TCC afin d'apprendre tout ce qu'il faut sur cette maladie. Du coup ca permet d'eduquer correctement les enfants et donc de prevenir la survenue de la maladie.
Si toutefois elle se declanche, ça se gere aussi. Certes ce sont des enfants ayant un handicap, mais ils ont egalement beaucoup de talents exploitables, pourvu que l'on sache bien les guider et bien leur apprendre a ne pas se laisser emporter par leurs humeurs....

j'ai eut la chance de reconnaitre assez en amont les symptomes et donc de pouvoir le faire diagnostiquer à 11 ans... le pronostique de sa vie est du coup nettement amélioré.

Ma tache est d'une part de maintenir ses humeurs a un niveau lui permettant de pouvoir conduire sa vie... et d'autre part de lui fournir une boite a outils pour apprendre a se gérer avec cette particularité (hygienne de vie, reperer sa zone rouge...)

ca vient doucement, et meme si nous avons passé des moments vraiment difficile, ben j'avoue que le resultat apes 1 an de bonne prise en charge est trés encourageant!!!

C'est pas toujours facile, mais je ne regrette absolument pas mon ptitBipo!!!

Nanette,
Je sais que c'est difficile d'être positif quant à l'avenir quand on est dépressif. On se voit comme un monstre, on voit tout en noir... Ecoute, je suis maniaco-dépressive, j'ai aussi 32 ans et je n'ai pas encore d'enfants. C'est vrai que c'est un peu le moment pour nous d'y penser mais c'est un choix personnel alors dis le à ton entourage. Personnellement personne ne m'embête avec ça.
Ensuite la maniaco depression est aujourd'hui bien traitée, il existe de multiples traitements qui peuvent te stabiliser ou te redonner le sourire. Simplement, tout est une affaire d'interraction avec autrui. Il faut tomber sur la bonne personne, le bon medecin et surtout pas se refermer sur soi-même.
Tu seras une maman comme les autres, avec ces defauts et ces qualitées, ces faiblesses et ces forces. Tu ne reproduiras probablement pas les erreurs de tes parents, peut etre en feras tu d'autres...Ce n'est pas toi seule et tes troubles de l'humeur qui feront l'avenir de ton enfant, qui feront son éducation et lui donneront de l'affection je suppose. Si tu as un conjoint équilibré et présent sur qui te reposer en cas de crise, tout ne peut que bien se passer.
Personnellement, j'attends d'être sûre de bien vouloir fonder une famille avec la personne avec qui je vis actuellement pour "mettre en route le bébé" je sais que les médecins pourront m'aider à préserver la santé de mon enfant et à contrôler mes troubles pendant la grossesse (je suis suivie dans un Centre medico psychologique dans le cadre d'une ALD: affection à longue durée)
Ensuite, comme la plupart des gens je voudrais avoir un travail stable avant de faire un enfant ( ce qui est en train de se faire)
Voilà mon avis Nanette sur ta question.
Bisous

Nanette,

j'espère vous apporter une petite aide à travers mon témoignage.

En effet, des enfants c'est merveilleux, magnifique, ça vous donne tout le bonheur du monde, et l'affection aussi. j'en ai deux que j'adore et c'est ma raison de vivre. Seulement voilà: quand on souffre de dépression ou de bipolarité, comme moi, il est très difficile de s'en occuper. i faut beaucoup de monde dans son entourage pour de l'aide. mes enfants trinquent à cause de mon mal de vivre. Bien évidemment c'est votre droit d'avoir des enfants, mais assurez-vous que vous aurez assez d'aide autour de vous . Vous avez 32 ans, même si c'est le moment, vous avez largement le temps d'y réfléchir et de vous organiser. bon courage.

bonjour,j'ai avec attention votre lettre qui est poignante et je connais bien le sujet, car je vis depuis 45 ans avec une femme bipolaire et c'est difficile meme encore a ce jour. la souffrance est pour vous réelle mais aussi pour l'entourage,dans votre situation tout est question et tout vous semble sana réponse, pourtant c'est vous qui tenez les clés de vos problèmes, surtout ne culpabilisez pas et dialoguez souvent avec votre entourage, soyez aussi convaincu de l'amour qui existe a votre égard.Pour l'hérédité je ne suis pas certain que ce soit transmissible il faudrait poser la question car selon la réponse vous auriez la possibilité de prendre les bonnes décisions.Vivre avec un bipolaire c'est deja difficile alors il ne faut pas compliquer les choses et essayer de se détendre au maximum par des activités qui vous occupent sainement l'esprit.Pour le bébé,ce ne peux qu'etre bénéfique, pour nous,ce fut trois filles et maintenant 8 petits enfants:quel bonheur et quel retour d'amour nous recevons et pour mon épouse c'est la meilleure thérapie.bon courage et recevez d'un papy tous mes encouragements