violence psycologique de la part de son pere

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violence psycologique de la part de son pere

#0 Posté le par DCF__3576

bonjour,

Pendant mon enfance, puis mon adolescence et, jusque vers 25 ans environ, j'ai eu de grosses difficultes relationnelles avec mon pere. Il m'a rabaisse, meprise, humilie en permanence. Tout ce que je faisais n'est jamais bien, toujours fait de travers, il me comparait meme a un clochard, a un bon a rien, et que je ne ferai jamais rien de vie. Il pretendait que j'etais le premier avec lequel il avait eu de problemes, ce qui etait probablement faux. Mes parents n'avaient pas d'amis, ne sortaient jamais, vivaient en vase clos, sans contact avec une vie sociale comme en ont la plupart des gens. cette vie de famille etait une prison, les etrangers a la famille n'avait pas le droit de venir et nous, de sortir, d'avoir des amis. Mon pere ne fetait jamais mon anniversaire, quand je faisais des etudes et que je telephonais a mes parents, c'est tout juste s'il ne m'envoyait pas promener. il ne m'ecrivait jamais bien sur tout en se plaignant de nos relations.

le plus dur etait que quand je parlais de ces choses a ma mere, elle ne n'ecoutait pas. Elle justifiait le comportement de mon pere comme elle le pouvait, meme en faisant passer mon pere pour un arriere mentale, et en essayant de me faire croire que c'etait quelqu'un de bien.

Ma soeur et ma tante, qui etaient au courrant de ces relations lamentables, ne m'ont jamais tendu la main, bien au contraire. Elles consideraient que mon pere souffrait horriblement a cause de moi, sans jamais rien justifier. En fait, j'etais deja seul, a me demander si je ne genais pas mes parents. je n'ai pas eu l'impression qu'il n'aient aime un jour dans leur vie.

aujourd'hui, a 36 ans, je n'ai jamais reussi a m'integrer dans une equipe de travail, je ne recherche meme plus d'emploi depuis longtemps, je n'ai jamais eu de relation amoureuse, seulement quelques experiences homos. je n'ai quasiment pas d'amis bien entendu, je passe mes journees seul.
heureusement, je fais beaucoup de sport, j'ai fait pres de 500 000 km a velo en 20 ans et je pars en vacances a velo 35 semaines par an, en france ou a l'etranger. depuis le deces de mes parents, ces dernieres annees, je suis vacancier a vie, mais seul.

je consulte un psychanalyste depuis 2 ans, mais de facon irreguliere, quelles sont les causes qui pourraient expliquer le comportement de mes parents ? il n'est arrive de penser que mon pere n'etait pas le mien, que ma soeur ait pu etre violee par mon pere. Elle n'est pas l'aise du tout avec l'inceste, la pedophilie, le viol et elle n'a jamais eu de vie amoureuse non plus, a 33 ans. Elle est restee en prison avec nos parents, jusqu'a leur deces, il y a quelques annees, tout en essayant de faire croire qu'elle est normale, ce qui est faux bien sur.

En tout cas, il est probable que mes parents, ma soeur et ma tante, me cachaient quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Ma mere buvait de plus en plus au fil des annees et elle avait un aspect souvent bizzare, je pense qu'elle s'abrutissait assez souvent aux medicamments, tout en essayant de faire croire qu'elle etait heureuse ! Il y a une dizaine d'annees, il fallait la porter dans son lit le soir tant elle buvait et il ne fallait surtout pas en parler autour de nous et entre nous.

comme vous le voyez, je me debats comme je peux avec une vie relationnelle d'adulte ratee, heureusement que j'ai le sport et assez d'argent pour vivre sans bosser, mais avec des moyens financiers limites.

quelqu'un aurait il vecu une telle experience ? j'aimerais la partager pour en discuter

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d'abord soigner tes blessures

#1 Posté le par DCF__0475

Bonjour Alex,

Ton père ne t'a pas reconnu, il ne t'a pas donné l'amour et la dignité auxquels devraient avoir droit tout enfant. Tu t'es sans doute senti renié par lui, indigne de son estime et de son amour. Pour les conquérir, tu t'es lancé dans une course effrénée pour lui prouver que tu avais de la valeur. Tu as fait des études brillantissimes, mais tu te sens malheureux et tu ne parviens pas à exploiter tes potentialités. Il a prophétisé que tu ne réussirais pas, et peut-être te sens-tu obligé malgré toi de respecter cette prophétie ? En toi, le conflit subsiste : réussir ou ne pas réussir ? L'image que nos parents ont de nous est capitale, s'ils nous mésestiment, on ne peut pas s'aimer. Lorsqu'on est enfant, on pense être responsable de leur manque d'amour à notre égard, on ne perçoit pas forcément les facteurs extérieurs. Ton père a peut-être été lui même un enfant mal aimé, et il n'a peut-être pas pu apprendre à donner de l'amour.

Je pense que la priorité, dans ta psychanalyse, serait d'essayer de soigner cette relation blessée, car ses conséquences se répercutent sur toute ta vie. Ton conflit avec l'autorité peut provenir de là. L'autorité, d'une certaine manière, c'est le père, peut-être fais-tu un transfert en reportant sur ton chef le ressentiment que tu éprouves à l'égard de ton père ? Peut-être que tu cherches à résoudre ce qui demeure irrésolu...Quoi qu'il en soit, je pense qu'il est important que tu travailles là dessus avec ton psychanalyste.

Ceux qui disaient que ton père souffrait à cause de toi avaient tort, c'est certainement à cause de lui-même qu'il souffrait, à travers ses propres blessures et peut être des conflits avec ses propres parents. Tu étais un enfant, tu n'étais pas fautifs, mais beaucoup de choses ont été reportées sur toi, tu as été le bouc émissaire, d'une certaine manière. Ma psy m'a aussi parlé d"enfant-symptôme" : c'est celui qui dans une famille, en allant mal, concentre et exprime les dysfonctionnement au sein de cette famille. C'est celui qui souffre le plus visiblement et qu'on considère comme fautif, alors qu'il ne fait qu'exprimer ce qu'il ne comprend pas et ne vient pas de lui. (j'ai été ainsi également : ma mère considérait que tout ce qui allait de travers dans ma famille était de ma faute, et que si je n'avais pas été là, tout serait allé bien mieux, alors que je répercutais une bonne partie de son mal-être et de celui de mon père, pris par un travail dévorant).

Les femmes de ton entourage ne t'ont pas soutenu, elles t'ont laissé tomber, t'ont abandonné à la vindicte de ton père. Est-ce là peut-être ce que tu cherches inconsciemment à revivre : l'abandon de la part des femmes ?

Tu es un homme brillant, un excellent sportif, tu as certainement envie de t'en sortir. Continue ta thérapie, investis-toi, c'est important, c'est la porte de sortie de cette prison de sentiments oppressants. Ton père t'a dénié toute valeur et le droit de réussir, mais tu as le droit de remettre en cause son jugement, et de dire qu'il avait tort.

Cléo.