Les lacunes du système légal.

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Premier message

Les lacunes du système légal.

#0 Posté le par DCF__0594

Bonjour à tous.

Par ce message, je désire surtout partir une session de "brainstorming" afin de discuter des diverses lacunes du système légal en ce qui a trait à la violence conjugale, et plus précisément la violence psychologique. La question est "Comment le système légal pourrait-il mieux protéger les victimes de violence conjugale?"

On croirait que la solution est bien évidente, que le système légal devrait faire tout pour protéger ces gens, mais dans bien des cas, il n'en est rien. Eh bien voilà que vous êtes mariée ou que vous cohabitez avec un homme depuis x nombre d'années. Vous avez eu des enfants avec lui, et au début vous filiez le bonheur parfait. Mais en cour de route le vin est tourné au vinaigre et votre conjoint commence graduellement à vous dénigrer, vous traiter d'idiote, raconter des faussetés sur vous à vos proches à votre insu, à vous isoler petit à petit de votre famille et vos amis. Il contrôle toutes vos allers et venues, il pique des crises de jalousie. En bref, il faut maintenant se rendre à l'évidence: vous êtes aux prises avec un abuseur. Une fois que vous le réalisez, que faire?

La première étape est de le quitter, préférablement en emportant vos enfants avec vous, si vous en avez. Heureusement, il y a des ressources disponibles pour cela dans les CLSC et il existe un réseau de maisons d'accueuil pour vous héberger temporairement.

Le problème débute vraiment lorsque vous entamez des procédures de séparation et divorce. Oubliez le divorce à l'amiable ou par consentement mutuel. Peu d'abuseurs voudront laisser leur proie filer si facilement. Alors débute un long combat. Le problème est que le Tribunal de la Famille est pauvrement équippé pour traiter les causes de divorce pour violence familiale.

Premièremnt, bienqu'il est possible de bénificier d'un processus de médiation gratuite, celui-ci ne fonctionne que si les deux parties arrivent à s'accorder un tantinet. Lorsque vous êtes aux prises avec un abuseur, il fera tout pour saborder la médiation. Alors le règlement du divorce devra se faire devant le tribunal, et la solution du moindre litige devra probablement être décidée par un juge. Le premier problème est que les victimes étant majoritairement des femmes, et plusieures sont sans emploi au moment de la séparation. Sauf exception, la majorité de ces femmes sont défavorisées économiquement face à leur ex-conjoint et les coûts sont souvent prohibitifs (un avocat coûte souvent $150 à $200 l'heure). Certaines seront elligibles à l'assistance juridique, mais beaucoup ne le sont pas. Pour celles qui doivent assumer les frais légaux, c'est souvent très difficile d'arriver. Ainsi leur ex-conjoint peut multiplier les batailles légales jusqu'à ce que sa victime manque de fonds.

La garde des enfants présente un autre problème. On pourrait croire que la solution est simple: les enfants demeurent avec leur mère et le père à des droits de visite. Mais la réalité en est tout autre. Le premier problème est que le tribunal favorise grandement la garde partagée et qu'il est souvent difficile de dissuader le juge si le père exprime le désir d'avoir ce mode de garde. Pourquoi? Trop peu de juges sont vraiment familiers avec le problème de la violence familiale et y accordent très peu d'attention. La garde partagée semble être considérée comme le nec plus ultra des modes de garde, allouant un accès plus ou moins égal des parents à leurs enfants. Cela peut bien être idéal dans un cas où il n'existe pas de conflit majeur entre les parents, mais qu'en est-il des enfants qui doivent aller vivre la moitié de leur temps avec un parent abusif? Il semeble de nos jours que la cour ne s'en soucie guère. Il n'est apparamment pas important qu'un parent abusif puisse se servir de ses enfants comme pions dans son jeu d'échecs contre sa proie, voire même les abuser à leur tour. Il existe des expertises psycho-sociales qui peuvent être ordonnées par la cour pour évaluer la capacité des parents à prendre soin de leurs enfants. Mais ces expertises ne sont pas assez approfondies pour déceler des pathologies chez un ou l'autre des parents, et les psychologues qui en sont chargés sont tout aussi vendus sur l'idée de la garde partagée que les juges. Résultat: beaucoup de femmes restent aux prises avec leur ex-conjoint abusif, même des années après le prononcement du divorce.

Le système semble complètement ignorer le fait vécu par les milliers de victimes de violence psychologique parce que celle-ci est trop difficile à prouver à la cour. Par de fractures, pas d'oeil au beurre noir, donc pas d'abus. Par contre, c'est reconnu que l'abus psychologique laisse des séquelles bien plus importantes que l'abus physique.

Que devrait-on faire? J'apprécierait vos commentaires. Peut-être aurons-nous un débat intéressant.

Au plaisir

Philo

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violence conjugale

#3 Posté le (anonymement)

À lire votre texte on croirait que seuls les hommes, les pères sont les seuls gros méchants dans une situation de violence conjugale. Pourtant, toutes les enquêtes sociales générales de Statistique Canada, entre autres, ont largement démontré que les hommes étaient autant victimes que les femmes dans un contexte conjugal. S'il existe une discrimination en JUSTICE et en santé, c'est bien à l'endroit des pères qui ne peuvent compter sur aucun service d'aide adapté à leurs besoins.

violence psychologique

#2 Posté le par DCF__4385
Bonjour Philo !
Voici mes premiers commentaires : vous allez me trouver défaitiste, mais j'ai des doutes sur les moyens dont nous pourrions disposer pour démontrer une violence psychologique.
Ce phénomène, je crois, n'est pas nié, ni par les juges eux-mêmes, ni par la majorité des psy.
Le vrai problème est de prouver qu'une personne subit ou a subi un harcèlement.
En ce qui me concerne, lorsque j'ai divorcé, je n'ai même pas cherché à en parler car c'est trop difficile.
Pour deux raisons :
- la première, c'est le drame que l'on vit, et l'incapacité dans laquelle on se trouve à mettre des mots sur cette violence, la douleur que l'on ressent à l'évoquer ou à y penser
- la deuxième étant je pense si on a pu passer le premier stade (dire ce qui s'est passé) d'avoir fourni à son adversaire les armes pour mieux vous traquer. Bref, à ses yeux, tout du moins, entrer dans la spirale de la surenchère. En effet ces gens sont des pervers, ils adorent par conséquent rebondir et rebondir sur leurs exploits psychologiques. Ils ne savent pas toujours ce qui vous a fait le plus mal, car, pour vous protéger, vous avez essayé de lui cacher ces blessures consécutives à ses agressions. S'il apprend par l'intermédiaire d'une action en justice (rapports psy et sociaux) ce que vous en pensez, il va redoubler ses efforts dans ce sens.
Je ne fais pas de la parano, hélas, c'est du réalisme.
Est-ce qu'il ne vaut mieux pas fuir, fuir le plus possible ce genre de personnage qui manipule et salit tout, tout ??
Je suis d'accord que l'on s'est trouvé victime d'une situation lourde en conséquences, mais, cependant, je crois qu'aucune réparation n'est possible de la part de celui qui l'a créée.
Donc il faut se tourner vers une autre vie et se réparer soi-même.
Bises !

C'est tellement vrai, que ça fait peur!!!

#1 Posté le par DCF__1711

Chère Philo,

Ce que tu décrit est tellement vrai que j'ai l'impression que c'est ma vie.

Par expérience, je peux te dire qu'avec le système judiciaire que nous avons, y'es mieux de faire beau avant que ça change... La justice est pour les agresseurs et non pour les victimes.

Comme tu le dis si bien, la violence psychologique n'est pas reconnu en cour(malheureusement). Moi, mon ex est tellement manipulateur et destructeur, qu'il c'est mis dans la tête de m'enlever mon fils de 3 ans(excuser, notre fils). Et je suis convaincu qu'il va y arriver, car il m'a affirmer qu'il payer le juge. C'est comment ça que ça fonctionne.

Moi, si je serais juge et que je me ferais offrir de l'argent, je saurais tout de suite qu'il est coupable. Mais pourtant,il va qu'en même sur son bord.

Je crois que de nos jours, les juges ne sont plus juge... car il ne juge pas, ils vont avec l'argent qu'il reçu. Quelle belle job!!! Ils n'ont même plus besoin de penser.

Malheureusement, c'est mon fils qu'y payer dans tout ça...

Si quelqu'un peut m'aider, lâcher vous lousse...

Manon...