Les parents surestiment l'optimisme et minimisent l'anxiété de leurs enfants

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Contrôler nos élans d'idéalisation envers nos enfants.

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On a facilement tendance, et c'est tout à fait normal, de trouver nos enfants tellement beaux, tellement bons à l'école. Ils excellent dans un sport, sont mignons comme tout devant la visite, etc...

Quand arrivent une petite difficulté, ce n'est tellement pas habituelle pour nous, les parents, de les voir ainsi, qu'on les encourage avec des phrases telles: "tu le sais que tu es capable, étudie un peu plus et vas y arriver" ou encore " montre l'exemple, tu es le plus grands".... Des phrases bien communes, dites sincèrement avec tout notre amour. Ça devient un problème lorsque sa frôle la démesure.

À la garderie ou à l'école, profs et éducateurs citent souvent un enfant en exemple pour motiver les troupes: " Regardez comment Xavier respecte les consignes...Vous voyez, Amélie a réussie son examen, elle a surement beaucoup étudier" .... ce n'est peut être pas le cas...elle a peut être simplement une plus grande facilité à l'école. L'enfant qui échoue et qui a bien étudié, peut comprendre par cet exemple, soit qu'il aurait pu faire plus, étudier plus longtemps (malgré les heures qu'il a mis pour se préparer) ou, qu'il n'est pas bon et ne réussira jamais...
Et même s'il mettait 30-40-60 minutes de plus à étudier une matière.....il se peut très bien qu'il n'y arrive pas plus. Mais en ayant la belle "Amélie" comme seul comparatif, difficile d'accepter de ne pas avoir LA note que le prof semble tant idéalisée.

Notre vision, notre jugement est souvent biaisé lorsqu'il s'agit de nos enfants. Est ce que nous sommes vraiment aveuglé par l'amour sans borne que nous leurs portons? Est ce que, même inconsciemment, on minimise ses difficultés ou ses échecs? La réponse est OUI.

Des enfants parfaits, ça n'existe pas. Nos enfants ne sont pas le prolongement de nous, mais bien des êtres à part entière, avec des forces et des faiblesses, des intérêts différents des nôtres. Ils sont capable de réussir et ils leurs arrivent aussi d'échouer. C'est bien ainsi.
L'élève qui réussit bien, qui a LA bonne note n'a jamais demadé d'être celui ou celle que les profs, entraîneurs ou éducateurs portent toujours sur la plus haute marche d'un podium, sous les projecteurs et le regard de leurs pairs afin de démontrer qu'ils sont en quelque sorte, LE modèle à suivre, l'exemple parfait à reproduire...

Et tout ça, on le fait par amour. Cet amour inconditionnel que l'on porte à notre progéniture. Nous sommes ainsi faits et socialement, reconnaître et honorer le succès est chose courante.
Quand ça demeure dans les limites du raisonnable, c'est un comportement normal et sain.
Mais dites vous que c'est facile comme parent de "déborder", de franchir le pas de trop qui pourrait avoir des conséquences négatives sur le développement et les perceptions de nos petits amours.
Tout d'abord, dans toutes les situations que j'ai décrites, c'est l'estime de soi de l'enfant qui s'en voit touché. L'élève qui est toujours cité par son professeur, pour établir devant un groupe, les standards de réussites, l'exemple à suivre. Mise à part que l'enfant peut ne pas être à l'aise de toujours servir d'exemple devant ses pairs, tranquillement et inconsciemment, des mécanismes s'installent. La peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur. Bien entendu, la profondeur des traces que ça laissera peut varier. Le bagage, le caractère de l'enfant l'amène à intégrer chaque situation à sa façon bien à lui.

Cet exemple, d'un élève qui reçois les honneurs plus souvent qu'à son tour développe, à différents niveaux, un souci de performance anormalement élevé pouvant aller jusqu'à une réelle anxiété de performance et même...une phobie sociale. On les retrouve, quelques années plus tard, avec un grand besoin de se faire rassurer. Ils s'attendent souvent à recevoir des marques de valorisations provenant des pairs, des collègues, du conjoint ou du patron.
Ils développent également une grande peur de l'échec puisque même si quelques fois, ils ont pu y être confrontés, ça passait le plus souvent sous silence, contrairement aux nombreuses réussites qui ont étés démesurément "récompensées".

C'est bien d'encourager et de valoriser nos enfants. En tant que parent, il faut savoir doser. Tentez d'apprendre à vos enfants, et ce dès la petite enfance, à être fier de ses efforts et de sa persévérance; non pas uniquement d'une note ou d'un résultat. L'estime de soi se forge avec les années, par les expériences vécues et l'environnement dans lequel on évolue. La ligne est mince entre encourager et idéaliser. Ça prend à quelque part, un certain détachement émotif dans certaines situations. Impossible vous pensez? Pourtant, c'est tout à fait possible. Avec un peu de pratique, de la patience, de l'amour et au besoin, des conseils, on peut apprendre à mieux se positionner devant certaines étapes du développement de notre enfant. Les parents aussi doivent travailler leur estime d'eux même. Un parent doit arriver à bien se positionner dans son rôle. À admettre que malgré tout l'amour porté à son enfant, ils sont 2 êtres distincts, avec des caractères unique et des intérêts personnels, différents l'un de l'autre. Il faut savoir accompagner notre enfant, le laisser faire des choix que nous ne ferions pas. L'accompagner c'est d'être disponible et à l'écoute. C'est écouter sans juger, c'est conseiller sans exiger. C'est de donner son avis sans s'attendre à ce que notre enfant la partage. C'est de respecter l'intégrité du petit adulte en devenir et...même si parfois ça nous brise le cœur, lui laisser assez d'espace pour explorer et ce, même si avec nos yeux, on le sait déjà qu'il fait fausse route. Tant que la situation n'est pas menaçante pour lui ou pour autrui, c'est de ces "expériences" qu'il en tirera les meilleures leçon.