La mise en oeuvre du programme de dépistage de la trisomie 21 (aussi appelée syndrome de Down), annoncé il y a près d'un an par le gouvernement Charest, connaît de sérieux ratés dans sa mise en oeuvre en raison du manque de ressources dans les hôpitaux, selon un communiqué de l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec (AOGQ), une organisation syndicale qui regroupe quelque 400 médecins spécialistes en obstétrique et gynécologie. Auparavant offert aux femmes de plus de 35 ans, le programme doit rendre le dépistage accessible gratuitement pour toutes les femmes.

« Encore une fois, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre un programme en oubliant d'y affecter les ressources nécessaires pour assurer son bon déploiement », dit le Dr Robert Sabbah, président de l'AOGQ. « Comme pour la procréation médicalement assistée, les ressources pour la mise en place de ce nouveau programme n'y sont tout simplement pas ».

Le programme de dépistage offert ne comporte que des prises de sang, ce qui est insuffisant, explique-t-il. Ce procédé n’est pas assez précis, donnant lieu à beaucoup de faux positifs.

Les prises de sang doivent être effectués à deux moments précis de la grossesse, d'où l'importance de déterminer le début de la grossesse au moyen d'une échographie de datation au premier trimestre de la grossesse. La combinaison de ces deux tests permettrait d'atteindre un taux de détection atteignant les 90 % et un taux de faux positifs inférieur à 3 %.

Mais, pour procéder à cette échographie il faut des appareils, des techniciens et une formation du personnel sur le terrain. Or, à l'exception de quelques établissements, dont l'un dans la région de la Capitale-Nationale et l'hôpital Sainte-Justine à Montréal, la plupart des hôpitaux du Québec ne sont pas équipés pour effectuer cette échographie.

  • En France, mentionnait le Commissaire à la santé et au bien-être qui a rendu, le 26 janvier 2009, un rapport de consultation sur le dépistage de la trisomie (demandé par le ministère de la Santé et des Services sociaux), environ 90 % des parents qui apprennent que leur enfant aura la trisomie 21 choisissent l'avortement.

Association des obstétriciens et gynécologues du Québec, Le Devoir, Canoe
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