Pour Eric Filiol, directeur du laboratoire de virologie et de cryptologie opérationnelles à l'Esiea (Ecole Supérieure d'Informatique Electronique Automatique), la Hadopi (1) « est dangereuse car elle met potentiellement tout citoyen sous surveillance. ».

Elle représente un danger non seulement sur le plan de la liberté d'expression selon le chercheur, mais elle « va créer une France a deux vitesses : ceux qui sauront contourner techniquement et ceux qui ne le sauront pas et pourront en plus être les victimes des premiers. »
Les internautes aguerris, soucieux de préserver leur vie privée, encryptent de plus en plus leurs échanges (emails, téléchargements) pour protéger leurs communications privées contre les attaques malveillantes. Diverses solutions d'encryptage sont disponibles et en cours de développement. Les lois varient d'un pays à l'autre quant aux utilisations et conditions de cryptographie permises.

Un groupe de chercheurs du laboratoire a récemment présenté un module d'extension pour Firefox (disponible sur le site de Firefox en version bêta), baptisé Perseus, destiné à lutter contre le piratage des données personnelles en cryptant les échanges au format http entre deux ordinateurs. Ce système n'est actuellement disponible que pour le système d'exploitation Linux mais une version Windows est en développement. Ce système, précise le site Futura-techno, est en conformité avec l'article 30-I de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique et le décret n° 2007-663 du 2 mai 2007 qui encadre la diffusion de la cryptographie (France).

Les données sont d'abord chiffrées, le code généré étant ensuite brouillé par un bruit numérique. La clé de déchiffrement est envoyée au destinataire avant l'échange et le code de chiffrement change à chaque opération. Intercepter puis décoder les données ainsi protégées nécessite une puissance de calcul très importante que les pirates ne pourront ou ne voudront pas mobiliser.

"Quand nous avons développé Perseus, nous n'avons pas du tout pensé à Hadopi", précisait Eric Filiol au Nouvel Observateur. Notre but était de protéger les communications privées contre les attaques malveillantes.

(1) Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (France).

Psychomédia avec source:
Futura-Techno
Le Nouvel Observateur