La Commission nationale française de l'Informatique et des Libertés (Cnil) constate une augmentation des cas de "lynchage" sur internet, par exemple de professeurs par des groupes d’élèves, indique-t-elle sur son site internet.

La Cnil reçoit très régulièrement des plaintes d’internautes victimes de harcèlement sur internet. Elle aide ces personnes à obtenir, souvent en urgence, la suppression des propos et photographies qui leur portent préjudice si elles n'y sont pas parvenues en contactant directement le responsable du site concerné.

Le phénomène, appelé cyberbullying ou cyberharcèlement, prend souvent la forme d’humiliations, de moqueries, d’injures, voire de menaces physiques sur un site internet, précise le site internet de la Cnil. Il se produit surtout sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook qui est le plus utilisé, et sur les blogs.

Mais tout ce qui est préjudiciable à l’identité numérique d’une personne est considéré comme du harcèlement virtuel, indique la Cnil. On parle aussi de cyberbullying quand une personne se fait pirater son profil (Facebook ou messagerie) par un individu qui envoie des messages en son nom. L’utilisation de l’identité d’une personne pour créer un faux profil à son nom est aussi une forme d’intimidation. Enfin, la réception massive de sollicitations commerciales ou de prises de contacts est également considéré comme une forme de harcèlement.

Le plus souvent, indique la Cnil, le harcèlement passe par la création d’un sujet de discussion, groupe ou page sur Facebook ou un autre réseau social, visant une personne. Sur cet espace dédié à un individu, des internautes vont venir insulter cette personne. Le caractère public et ouvert des réseaux sociaux, ainsi que l’absence de contrôle d’identité permettent aux "harceleurs" d’agir quasi-impunément en conservant leur anonymat.

Que faire en cas de cyberharcèlement?

"Les réseaux sociaux fournissent pour la plupart des outils permettant de bloquer définitivement toute nouvelle communication avec le "harceleur " et de signaler son activité auprès des administrateurs du site", indique la Cnil.

"En exerçant son droit d’opposition auprès des responsables de ces sites (webmaster, administrateur, éditeur) concernés, la victime peut obtenir la suppression du contenu mis en cause. L’exercice du droit d’accès permet également de prendre connaissance des informations transmises et diffusées sous leur identité". La CNIL peut aider la personne concernée en cas de difficulté dans l'exercice de ses droits.

"Même s’il n’existe pas pour le moment d’infraction pour "harcèlement virtuel" ou "vol d’identité numérique", les conséquences de ces pratiques peuvent constituer des infractions pénales telles que la diffamation, l’insulte, l’escroquerie ou la collecte illicite d’informations. C'est à ce titre que le "harceleur" pourra être sanctionné pénalement par un tribunal." La CNIL invite donc les victimes à porter plainte auprès du procureur de la République.

La Cnil a prévu une campagne d'explication de 500.000 euros à destination des enseignants et des jeunes, pour les inciter à adopter de bonnes pratiques pour protéger leur vie privée sur internet, le cyberharcèlement étant l'une des questions abordée, indique Le Nouvel Observateur (avec AFP).

Psychomédia avec sources:
Cnil, Le Nouvel Observateur
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