La Commission de la Transparence de la Haute autorité de santé (HAS) française a finalisé sa réévaluation des médicaments anti-Alzheimer et rendra son avis dans quelques jours. Les 4 médicaments indiqués dans le traitement de la maladie d'Alzheimer sont le donépézil (Aricept), la galantamine (Reminyl), la rivastigmine (Exelon) et la mémantine (Ebixa). Ils sont actuellement sont pris en charge à 100% par l’Assurance maladie.

Lors de leur dernière évaluation en 2007, la Commission de la transparence avait, dans un avis très controversé, conclu une efficacité modeste mais un service médical rendu (SMR) important, du fait de la place du traitement médicamenteux dans la prise en charge des patients!

Selon des informations obtenues par le journal La Croix, la HAS estime cette fois-ci que l'efficacité étant faible, le service médical rendu est faible. Cette avis entraîne normalement une baisse du remboursement. Un SMR faible impose normalement une baisse de remboursement des médicaments de 65 % à 15 % (alors qu'un SMR « insuffisant » aurait pu impliquer l’absence de prise en charge), précise le Journal international de Médecine.

Toutefois les quatre médicaments bénéficient actuellement, dans le cadre du régime d’Affection longue durée (ALD) d’une prise en charge à 100 %. Mais une part importante de personnes atteintes de la maladie ne relève pas du régime ALD.

Précisons qu'en mai dernier, la HAS a retiré sa recommandation sur la prise en charge de la maladie d'Alzheimer en raison des conflits d'intérêts qui ont motivé un recours en annulation devant le Conseil d’État déposé par le Formindep (Association pour une formation et une information médicales indépendantes). Le Formindep soulignait en 2009 que la prescription de médicaments spécifiques à la maladie d’Alzheimer est jusqu’à six fois plus importante en France que dans d’autres pays.

  • La revue Prescrire, estimait en 2008 que "le donépézil a un effet modeste et transitoire (quelques mois) chez environ 10 % des patients. L'efficacité des 3 autres médicaments n'est pas meilleure. À long terme, un essai comparatif randomisé d'une durée de 3 ans a montré que le donépézil ne retardait ni l'entrée en institution ni la perte d'autonomie chez les malades atteints d'une forme légère à modérée de la maladie d'Alzheimer", résumait la revue. Et, les effets secondaires indésirables sont nombreux. Lire l'article de la revue Prescrire.

  • En février dernier, deux syndicats de médecins dénonçaient le remboursement de ces médicaments. « Cet argent devrait être utilisé ailleurs, disait Claude Leicher, président de MG France. Nous avons par exemple beaucoup de progrès à faire sur la prise en charge et l'accompagnement des malades et des familles ».

  • Psychomédia avec sources: Journal international de Médecine, La Croix. Tous droits réservés.