Le ministre québécois de la santé, Yves Bolduc, a rendu public cette semaine les résultats de la révision des tests de pathologie soupçonnés de comporter un taux d'erreurs trop élevé. Ces tests servent à déterminer le traitement approprié pour les femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein. Le ministre a donné des résultats qui peuvent sembler plutôt rassurants en raison de l'utilisation d'une norme bien en-deça de la norme internationale selon la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) et la Coalition priorité cancer.
Cette réévaluation des tests réalisés entre avril 2008 et juin 2009 avait été commandée par le ministre à la suite de la divulgation d'une étude du pathologiste Louis Gaboury qui concluait à un taux de variation (erreurs) de 15 à 20 % sur les marqueurs pour l'hormonothérapie et de 30 % sur ceux du médicament Herceptin.

Sur 2856 tests refaits, 87 femmes avaient reçu un résultat faussement négatif et 39 ont vu leur traitement ajusté par l'ajout d'une hormonothérapie ou du médicament Herceptin.

Mais selon le Dr. Gaétan Barrette, président de la FMSQ, et la Coalition priorité cancer, ces résultats ont été obtenus grâce à l'utilisation d'une norme bien en deçà de la norme reconnue internationalement, appliquée dans les grands laboratoires et préconisée par un des experts consultés par le ministre Bolduc.

Le ministre a considéré une norme de 10% des cellules cancéreuses répondant à certains marqueurs hormonaux plutôt que la norme de 1%.

Actuellement au Québec la norme varie d'un laboratoire à l'autre. La FMSQ et la Coalition priorité cancer pressent le gouvernement d'imposer la norme du 1 % à tous les laboratoires du Québec dès maintenant et non pas en mars comme prévu.

Pour les nombreuses femmes dont les résultats des tests varient entre 1% et 10%, le ministre laisse l'offre de traitement à la discrétion du médecin traitant. Ce qui laisse place à l'interprétation du pathologiste, explique Dr Barrette.

De son côté, le Dr. Pierre Audet-Lapointe, porte-parole de la Coalition priorité cancer, demande « pourquoi est-ce qu'on n'est pas allé plus loin qu'un an » dans la révision des tests de pathologie. Il aurait souhaité un recul d'au moins cinq ans.

Psychomédia avec sources:
Le Devoir
Cyberpresse
La Presse canadienne