L'hormone de croissance synthétique (somatropine recombinante) est liée à un risque de surmortalité, de toutes causes confondues, selon l’étude SAGHE évaluant l’état de santé de 7000 jeunes adultes qui ont reçu un tel traitement dans leur enfance, entre 1985 et 1996, rapporte l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) dans un communiqué.

93 décès ont été constatés dans cette cohorte contre 70 estimés dans une population de référence en France. Le risque est particulièrement accru chez les personnes ayant reçu de fortes doses, au-delà de celles actuellement recommandées.

Ces premiers résultats observationnels ne permettent toutefois pas d’établir avec certitude un rapport entre la surmortalité observée et le traitement par hormone. Il reste nécessaire d’analyser les données sur l'état de santé des patients et le risque de mortalité dans des populations similaires de patients dans les autres pays où ces traitements sont prescrits, indique l'Afssaps dans son communiqué.

L’Afssaps a communiqué ces données à l’Agence européenne qui évalue les autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments. Cette dernière effecturera un premier examen de la portée de ces données et des suites éventuelles dès la semaine prochaine. Dans l’attente du résultat de cette évaluation, l’Afssaps recommande aux prescripteurs, par mesure de précaution, de réserver le traitement par hormone de croissance synthétique aux situations cliniques pour lesquelles le bénéfice escompté est grand.

Environ 9 800 enfants et adolescents de moins de 18 ans sont actuellement traités par hormone de croissance en France.

Psychomédia avec sources:
Afssaps, Le Nouvel Observateur
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