Le ministre de la Santé, Philippe Couillard, confirme que Québec permettra aux sociétés pharmaceutiques de hausser les prix de leurs médicaments. Ceux-ci étaient gelés depuis 1994.

Le ministre a cependant nié les informations voulant que les citoyens couverts par le régime public d'assurance-médicaments soient appelés à absorber la part de l'augmentation qui dépasserait l'inflation.

Au contraire, le gouvernement Charest n'a pas l'intention de permettre aux pharmaceutiques d'imposer des augmentations qui dépassent l'indice du coût de la vie, sauf exception, et il entend s'assurer que le régime public absorbe en totalité cette augmentation, selon ce qu'a affirmé le ministre.

Le Québec ne pouvait demeurer isolé en Amérique du Nord en imposant une politique artificielle de contrôle de prix, a-t-il précisé. Il a ajouté que la décision du gouvernement visait à permettre à l'industrie pharmaceutique de maintenir sa vigueur économique, faisant valoir qu'il s'agissait d'une industrie vitale pour l'économie québécoise.

Plus de trois millions de Québécois sont couverts par le régime public d'assurance-médicaments, les autres bénéficiant d'un régime d'assurance privé. L'annonce de l'augmentation devrait survenir ce printemps. Le ministre Couillard doit également présenter sa politique du médicament en février, après une consultation de plusieurs mois.

Les médicaments coûtent 40 % de plus aux États-Unis, et des sociétés publiques américaines songent désormais à s'approvisionner au Canada. Le Québec a toujours eu comme politique de payer le prix le plus bas il n'inscrit pas sur la liste un médicament s'il est vendu moins cher ailleurs au Canada, une stratégie qui tend à maintenir à la baisse les prix partout au pays.

En dépit du gel des prix, la facture globale de médicaments payée par Québec a constamment augmenté jusqu'à 15 % par année, à cause des nouvelles molécules et du vieillissement de la population. Le régime d'assurance publique payait 1,1 milliard pour des pilules en 1997, lors de sa création. La facture était passée à 2,6 milliards en 2004.

Sources:
Matinternet, 17 janvier 2007
La Presse Affaires 2007, 17 janvier 2007