Les mesures présentées par le ministre français de la Santé, Xavier Bertrant, dans le projet de loi de réforme du système du médicament, bien que comportant quelques "mesures spectaculaires", expose la journaliste Sophie Verney-Caillat dans Rue89, ne règlent pas la question des conflits d'intérêts.

la journaliste rapporte les propos du professeur Philippe Even, président de l'Institut Necker, co-auteur d'un rapport censé inspirer cette réforme du médicament mais que l'Elysée écouterait peu.

"La formation continue des médecins reste assurée par l'industrie, la presse médicale sous contrôle, et aucun moyen n'est dégagé pour avoir des experts indépendants et compétents", indique-t-il notamment.

"Aux États-Unis ou en Suède, on ne demande pas leur avis à des professionnels extérieurs, on les embauche, on les paie bien. (...) Tant que les experts seront bénévoles pour la santé publique, tandis que les labos rémunèrent leurs conseils des milliers d'euros, les conflits d'intérêts demeureront."

  • De son côté, dans un article publié sur son site Internet en date du 1er août, la revue Prescrire considère aussi qu'en permettant toujours les avantages que les compagnies pharmaceutiques procurent aux médecins (qui n'ont pas à être déclarés en deçà d'un certain seuil) et en maintenant le système selon lequel ce sont les firmes qui fournissent les données d'évaluation des médicaments, la question des conflits d'intérêts n'est pas réglée.

  • Le sénateur François Autain, qui a présidé la mission d'information du Sénat sur le Mediator, dont les propos sont recueillis par Le Monde, déplore que la formation continue des médecins continue d'être financée par l'industrie. Il déplore aussi que la présence d'un délégué de l'industrie pharmaceutique au sein de la commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS) soit maintenue et que la HAS ne soit pas vraiment décisionnelle concernant le remboursement des médicaments, ne fournissant qu'un avis au ministre.