Pour des centaines de Français, rapporte Le Parisien, le Propecia (finastéride) et ses génériques prescrits contre la calvitie, "ont viré au cauchemar". Ils souffrent de dysfonctions sexuelles qu’ils attribuent au médicament, lequel a pour effet de bloquer l’action de l’hormone masculine, la testostérone.

Les troubles des fonctions sexuelles, qui figurent parmi les effets indésirables indiqués sur la notice, s'avéreraient moins réversibles que prévu.

Selon le Pr Michael Irwig de l’Université George-Washington, auteur d’une étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine, "le finastéride peut modifier en profondeur la chimie hormonale du cerveau", rapporte le journal.

Le chercheur, précise le site internet de l'université George-Washington, a interviewé 71 hommes de 21 à 46 ans qui ont pris le médicament pendant une durée moyenne de 28 mois et qui présentaient des effets secondaires sexuels persistant depuis en moyenne 40 mois après l'arrêt du médicament. Ces effets incluaient une faible libido, une dysfonction érectile et une dysfonction de l'orgasme. Ces participants avaient été recrutés sur le site propeciahelp.com qui comptent plus de 1400 membres ayant développé des effets secondaires.

Selon le Pr Irwig, les dysfonctions sexuelles toucheraient environ 5% des hommes prenant le médicament mais il est difficile d'estimer quelle proportion connait des symptômes permanents.

Aux États-Unis contrairement au Royaume-Uni et en Suède, mentionne le chercheur, le fait que les troubles puissent être persistants ne figure pas sur la notice. Plusieurs poursuites sont en cours dans ce pays contre le laboratoire Merck. Elles allégueraient que ce dernier a omis d'avertir adéquatement des possibilités de dysfonction sexuelle irréversible, de dépression clinique et de cancer du sein masculin.

En France, interrogée sur le Propecia, l’Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) indique que lors du renouvellement de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) en 2008, de nouvelles « données post-marketing et une étude clinique ont rapporté des cas de troubles de l’érection » qui étaient persistants. Cette information a été rajoutée sur la notice du produit et l’AMM n’a été octroyée, "par précaution", que pour 5 ans. Le médicament sera ainsi ré-évalué en 2013.

Psychomédia avec sources: Le Parisien, The Georges Washington University, Cision wire. Tous droits réservés.