Le groupe de pharmaciens PHR (qui représente 11 % des pharmacies en France), mécontent du dispositif "tiers payant contre générique" appliqué depuis le mois de juillet, ont commandité un sondage Ifop, publié lundi, qui indique que la défiance des Français vis à vis des médicaments génériques a augmenté de 5 points en un an: 57% des Français accepteraient systématiquement la substitution d'un médicament d'origine, contre 62% en 2011.

Le dispositif "tiers payant contre générique" prive les personnes qui refusent qu’une copie remplace le médicament princeps prescrit (le médicament original dont le brevet est tombé dans le domaine public) de la dispense d’avance de frais. 46% des personnes interrogées estiment que ne plus pouvoir bénéficier de tiers payant lorsqu'elles refusent d'acheter un générique porte atteinte à leur liberté, souligne le groupe.

Le groupe de pharmaciens propose de remplacer le dispositif par "une action pédagogique", relayée à travers une campagne d'information nationale.

L'agence du médicament (ANSM) a réagit en voulant rassurer. Les génériques font l'objet de plus de contrôles que les médicaments d'origine, a affirmé lundi Dominique Maraninchi, directeur général de l'ANSM qui dit regretter la "désinformation" qui circule en ce qui concerne leur efficacité et leur sécurité.

Il précise que les sites de fabrication de génériques sont inspectés tous les deux ans contre 5 ans pour les sites de fabrication des médicaments sous brevet. Durant les quatre dernières années, 1.065 génériques ont été contrôlés par l'agence dont 3 % ont été interdits après avoir présenté des défauts de qualité, ainsi que de 700 lots de matières premières.

Il mentionne le contrôle l'an dernier des 40 génériques du Plavix, un anticoagulant, qui a montré qu'ils étaient "strictement identiques au princeps".

Il a toutefois reconnu que si le produit fini était encore souvent "produit" ou "assemblé" en France ou en Europe, les matières premières utilisées dans les génériques comme dans les médicaments brevetés provenaient de plus en plus fréquemment de pays comme la Chine ou l'Inde.

Le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) s'interrogeait en septembre dernier sur la « bioéquivalence des médicaments génériques » car en France, à la différence de certains autres pays, peuvent être autorisés comme génériques non seulement des copies conformes du princeps mais également des « médicaments essentiellement similaires », rappelle JIM. Selon la réglementation européenne, une "bioéquivalence est assurée quand la vitesse et la qualité du principe actif absorbé par l’organisme ne diffèrent pas de plus de 20 % entre le générique et le princeps".

Psychomédia avec sources: Journal International de médecine, TF1, Europe 1 Tous droits réservés