Une recherche publiée dans Nature Neuroscience remet en question la compréhension courante de la dyslexie, ce qui ouvre la voie à de nouveaux traitements.

Selon cette recherche, le cerveau de la personne dyslexique peut avoir de la difficulté à identifier des catégories perceptuelles, incluant les formes des lettres imprimées et les sons du langage selon ces "neuroscientifiques". La personne dyxslexique aurait de la difficulté à distinguer les informations visuelles ou auditives pertinentes et non-pertinentes (les "bruits") pour reconnaître une forme (un son ou une lettre). Elle aurait de la difficulté à filtrer "les bruits" qui embrouillent une forme.
Cette nouvelle hypothèse, soulève des questions plus larges: Est-ce que cette difficulté à reconnaître les formes est généralisée à d'autres sens? Est-ce que le filtrage réduit empêche la formation de catégories perceptuelles? Ou est-ce que la formation de catégorie déficiente amène la difficulté à filtrer les informations perceptuelles?

La dyslexie est la difficulté de lecture la plus répandue et peut-être la moins bien comprise. Elle affecte des millions d'Américains et a une historique d'explications incertaines.

Une ancienne conception de la dyslexie, maintenant discréditée mais toujours persistente, est que les dyslexiques mélangent les lettres.

Dans les années 1980, une hypothèse voulant que les dyslexiques aient une difficulté à traiter rapidement les signaux visuels et auditifs a gagné la faveur de certains scientifiques.

La recherche jette un doute sur cette dernière hypothèse. On demandait à des enfants dyslexiques et non-dyslexiques d'identifier des formes présentées avec et sans "bruits visuels" (des éléments visuels pouvant rendre plus difficile la perception de la forme).

Les enfants dyslexiques performaient de la même façon que les non-dyslexiques quand il n'y avait pas de bruit. Avec du bruit, les enfants dyslexiques avaient besoin d'un plus grand contraste de brillance (entre les informations pertinentes et non pertinentes) pour réussir aussi bien. Ceci était vrai que les formes soient présentées de façon à requérir une analyse rapide ou non.

Ces résultats sont consistants avec l'hypothèse que les enfants dyslexiques aient une difficulté à établir leur filtre de manière optimale afin d'ignorer l'information non pertinente plutôt qu'une difficulté à traiter rapidement l'information.

Des programmes d'intervention qui aideraient les enfnats à former des catégories perceptuelles plus précises pour les sons et les lettres pourraient aider les enfants selon les auteurs. Ils remettent en question la panoplie d'outils d'intervention utilisés qui est issue de l'hypothèse d'un problème de rapidité dans le traitement de l'information visuelle.

Les auteurs précisent également que cette recherche ne supporte aucunement l'idée que les enfants auraient besoin de lunettes ou d'entraînement spécial qui concernent la vision. Il ne s'agit pas, selon eux, d'un problème spécifiquement visuel. De prochaines recherches viseront à vérifier ce dernier point.

Dans le même sens, une recherche antérieure a montré que les mauvais lecteurs ont aussi une difficulté à classer des formes géométriques.

Le National Institutes of Health définit la dyslexie comme une difficulté d'apprentissage spécifique qui a une origine neurologique et qui est caractérisée par des difficultés avec la reconnaissance précise ou aisée des mots et par des habiletés déficientes pour épeler et décoder l'écriture.

Source: www.eurekalert.org

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