"Sur les 25 000 gènes qui composent le génome humain, lesquels sont responsables de l'autisme et de la schizophrénie? C'est ce que cherchent à savoir Guy Rouleau et son équipe, qui viennent de recevoir 17,8 M $ pour ce projet d'envergure qui occupera, pendant quatre ans, une vingtaine de chercheurs en plus du personnel permanent de leur laboratoire de l'Université. À terme, de 5 à 10 gènes devraient être découverts pour chaque maladie.
(...) L'autisme et la schizophrénie ne sont pas des maladies génétiques au sens classique du terme, signale le chercheur dans son bureau de l'hôpital Notre-Dame. On sait que l'environnement immédiat (famille, milieu physique et social, éducation) joue un rôle dans le développement de ces maladies, mais on ne conteste plus, aujourd'hui, le rôle de l'hérédité. «La part génétique chez certains malades gravement atteints est indiscutable, mentionne le généticien. Il est certain que plusieurs gènes sont concernés. Quand on les aura découverts, les applications sociétales et commerciales pourraient être très intéressantes.»

(...) On a longtemps pensé que l'autisme et la schizophrénie étaient dus à un manque d'affection des parents. Aujourd'hui, on ne met plus en doute les composantes héréditaires de ces maladies. Mais la filiation s'applique à des degrés divers. Il y a des cas lourds dont la composante génétique est très importante et des cas légers principalement induits par l'environnement. On estime l'héritabilité de la schizophrénie à 70% et celle de l'autisme à 90%. Cela signifie que, lorsqu'une personne est lourdement atteinte, sa maladie est très largement due à ses chromosomes. Mais l'environnement peut en alléger les symptômes. «Si l'on découvre les gènes responsables de ces maladies, nos résultats permettront de présenter un spectre de possibilités : d'un côté des gens très atteints dont le bagage génétique exerce une forte influence, de l'autre des gens pour lesquels ce rôle a été peu marquant. Entre les deux, une multitude de nuances.»

(...) Pour élaborer une médication plus adaptée au profil de chaque patient, l'industrie pharmaceutique pourrait bénéficier des connaissances scientifiques acquises grâce aux recherches du Dr Rouleau. Mais c'est au chapitre de la recherche fondamentale que son apport pourrait être le plus significatif."

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