Réponse à: MARIE (dégoût de la maternité)

Surnom: MARIE
Pays: Suisse
Âge: 24
Sexe: féminin

Bonjour,

Je vous remercie d'avoir répondu à mon premier message concernant mon dégoût de la maternité.

Je tiens à préciser: ma maman a très très bien vécu ses deux grossesses (pour moi et ma soeur), parait-il que c'était même pour elle des périodes où elle se sentait très bien dans son corps et dans sa tête.

Elle serait très heureuse que j'aie un enfant. Le problème n'est pas là.

En fait, ma mère m'a toujours fait honte. Elle est très simple, n'a jamais compris tous les problèmes d'ordre existentiel qui m'on traversés à l'adolescence, n'a jamais envisagé que le fait de vivre pouvait soulever tout un questionnement. Je l'ai haïe pour sa passivité et son manque de réfléxion et je lui en ai terriblement voulu pour ça.

Très jeune, mon seul objectif, était de surtout ne jamais lui ressembler. Sa passivité face à l'existence me faisait penser à un animal mou et gros se prélassant au soleil. Elle était un anti-model pour moi et l'est d'ailleurs toujours.

Peut-être mon associaiton maternité/dégoût/aspect animal vient-il de là.

La relation mère-fille m'a tellement déçue

Bonjour Marie,

Vos précisions répondent elle-même, spontanément, à votre question. Ce dégoût de la maternité, le fait de vous voir vous-même enfanter et allaiter risquent fort de provenir du fait que votre mère ait été (et est encore) objet de honte et de haine inassouvie. Vous ne voulez pas lui ressembler, mais en mettant un enfant au monde vous allez quand même lui ressembler : vous allez être mère, comme elle.

Sa passivité face à l'existence vous faisait penser à un animal mou et gros se prélassant au soleil ? Vous avez là l'image d'une truie allaitant ses petits, image que vous évoquiez vous-même dans votre première missive.

Si la relation mère-fille vous a déçue, parce que votre mère est décevante, il est aisé de comprendre comment vous-même fuyez toute tendance vers la maternité.

Première étape, Marie : guérir la relation mère-fille. Vous pourrez rester déçue, mais honte et haine sont des émotions très intenses que vous apprendrez à assumer. Si vous habitez dans la région de Lausanne - Montreux, je pourrai vous donner le nom d'une psychothérapeute qui sera en mesure de vous aider (écrivez-moi pour cela).

Après avoir guéri la relation mère-fille, vous serez libérée de ce poids et vous pourrez décider librement de porter et d'élever un enfant ou non.

Je vous souhaite une bonne démarche, Marie !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue