Les membres de familles où il y a des gauchers se rappellent mieux les événements Posté le Jeudi 25 Octobre 2001 par Gestion

Selon deux expériences récentes, dont les résultats sont publiés dans le numéro d'octobre de la revue Neuropsychology, les membres de familles où il y a des gauchers se rappellent mieux les événements, ce qui serait attribuable à une plus grande interaction entre les deux hémisphères du cerveau reliés par un corps calleux plus large. Les droitiers appartenant à une famille où il y a des gauchers partagent également cette caractéristique.

Les chercheurs ont étudié deux types de mémoire: la mémoire épisodique qui consiste à se rappeler les événements et la mémoire non-épisodique qui est une mémoire factuelle (ou sémantique). Selon les auteurs, une force ou une faiblesse par rapport à l'un ou l'autre type de mémoire peut ne pas avoir beaucoup d'impact en situation scolaire car on peut acquérir de nouvelles connaissances en s'en rappelant l'événement ("remembering", mémoire épisodique par laquelle on se rappelle le moment, le lieu, etc. où la connaissance a été acquise) ou en se rappelant de l'information comme telle seulement ("knowing", mémoire factuelle à laquelle n'est pas associé un souvenir de la situation où la connaissance a été acquise).

Dans la première expérience, 180 droitiers ont été soumis à des tâches testant la capacité de se rappeler un mot dans différentes conditions. Les participants issus de familles où il y a des gauchers présentaient une mémoire épisodique supérieure et une mémoire sémantique inférieure.

Dans la deuxième expérience auprès de 84 droitiers, on présentait certains stimuli à une seule partie du cerveau ou aux deux (chaque œil étant relié à une partie du cerveau). Quand les stimuli étaient présentés à une seule partie du cerveau, les participants se rappelaient mieux les faits. Quand ils étaient présentés aux deux parties, les participants se rappelaient mieux les événements. Ce qui supporte l'hypothèse de l'intervention de processus inter hémisphériques dans la mémoire épisodique.

Ces résultats amènent une explication possible au fait que les enfants ont très peu de mémoire épisodique avant l'âge de quatre ans qui est l'âge où se produit une maturation et la myélinisation du corps calleux.

Les chercheurs soutiennent que les performances mnémoniques n'ont rien à voir avec la populaire notion de "cerveau dominant" qui n'a pas reçu beaucoup de support scientifique.

http://www.apa.org/releases/leftymemory.html