Des militants de Greenpeace ont occupé le bureau du premier ministre Jean Charest du Québec afin de réclamer la fermeture, dès cette année, de la centrale Gentilly-2 de Bécancour (près de Trois-Rivières). L'organisation écologiste mène une journée internationale d’action dans une vingtaine de pays pour commémorer l’accident nucléaire de Fukushima (qui s'est produit le 11 mars).

Des militants se sont enchaînés à l’intérieur du bureau du premier ministre alors que d'autres ont déployé une bannière de 10 mètres à l'extérieur sur laquelle on pouvait lire : « On se souvient de Fukushima. Fermez Gentilly-2 ».

L'organisation a également publié ce lundi un sondage selon lequel, "53% des Québécois sont d’avis qu’à la suite de l’accident de Fukushima, le Québec devrait fermer la centrale Gentilly-2 à la fin de sa vie opérationnelle. Seulement le tiers des répondants (34%) pensent que le Québec a exploité la centrale Gentilly-2 en toute sécurité depuis plus de 25 ans et devrait par conséquent la reconstruire".

Greenpeace évoque les exemples de l’Allemagne, de la Suisse et de la Belgique qui ont abandonné l’énergie nucléaire à la suite de cet accident et décidé d'investir dans les énergies renouvelables.

Dans les calculs d'Hydro-Québec des coûts de la centrale, ne figurent pas les coûts en cas d’accident nucléaire, soulignait aussi l'organisation dans un communiqué publié le 23 février. "Contrairement aux autres exploitants de l'industrie hydroélectrique, éolienne ou même gazière, Hydro-Québec n'est pas tenue d'indemniser les victimes en cas d'accident nucléaire selon une disposition particulière appelée la Loi sur la responsabilité nucléaire", indique le communiqué. "Cette loi existe parce qu’Hydro-Québec et d'autres exploitants de centrales nucléaires savent que de graves accidents nucléaires ne sont pas à écarter."

Dans un rapport publié la semaine dernière, Greenpeace International estime "que des erreurs humaines et des jeux de coulisses politiques sont à l’origine du désastre de Fukushima et qu’un tel scénario pourrait se produire au Québec". Le contexte politique au Québec et au Canada est similaire à celui qui prévalait à Fukushima avant l’accident, estime Greenpeace.

Dans article sur son blog (site de Greenpeace Canada), Shawn-Patrick Stensil, "analyste nucléaire" chez Greenpeace, argumente que le gouvernement canadien accorde la priorité aux profits de la firme d’ingénierie nucléaire SNC-Lavalin plutôt qu’à la sûreté nucléaire. Notamment, le congédiement en 2008 de la présidente de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), Linda Keen, serait en lien avec à la firme (la crise des isotopes n'ayant été qu'un prétexte).

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