Des premiers résultats de l'étude pilote Elfe (Étude longitudinale française depuis l’enfance) (1), réalisée en 2007, montrent des niveaux urinaires des perturbateurs endocriniens bisphénol A (BPA) et phtalates supérieurs chez les femmes ayant accouché par césarienne ou forceps à ceux des femmes ayant accouché naturellement. L'étude est publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'InVS (Institut de veille sanitaire).

Les résultats suggèrent une contamination en maternité, concluent les chercheurs. Une hypothèse suggérée est une contamination par le matériel médical lors d'hospitalisations, notamment lors de longs séjours.

Les fœtus et les bébés sont particulièrement sensibles aux perturbateurs endocriniens. Ces résultats indiquent la nécessité de poursuivre les études car «outre les risques déjà évoqués sur les fonctions reproductrices, les phtalates et le BPA sont également suspectés d'être des perturbateurs thyroïdiens, avec un possible retentissement sur le développement cérébral» soulignent les auteurs. Ils relèvent qu'une exposition fœtale aux phtalates durant le dernier trimestre de la grossesse a été associée à des modifications comportementales chez des enfants de 7 à 9 ans.

Une étude américaine, publiée cette semaine, lie l'exposition au stade fœtal au bisphénol A à une féminisation chez les souris mâles. Les souris se comportent davantage comme des femelles au niveau cognitif, notamment dans leur capacité à s’orienter.

(1) Lancée par L’Institut National français d’Etudes Démographiques (INED) et l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), l'étude Elfe suivra 20.000 enfants nés en 2011 jusqu’à l’âge adulte afin d'étudier l'influence des facteurs environnementaux dont les expositions aux substances chimiques sur le développement et la santé.

Psychomédia avec sources : Invs, Le Parisien.
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