Le Québec devrait éliminer toute exposition de la population aux pesticides utilisés à des fins esthétiques, ont fait valoir aujourd'hui en conférence de presse le Collège québécois des médecins de famille (CQMF), l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME) et Équiterre. Cette recommandation survient alors que le Code de gestion des pesticides est actuellement en révision au Québec.

La Dre Margaret Sanborn a présenté, lors de cette conférence de presse, les résultats d’une analyse de 142 études publiée par le Collège des médecins de famille de l’Ontario qui "fait état des liens entre l’exposition aux pesticides et diverses maladies neurologiques et respiratoires, de même que des problèmes du système reproducteur." Les enfants sont particulièrement vulnérables à l’exposition aux pesticides.

"Les fœtus qui sont exposés dans les 12 premières semaines de grossesse et les enfants qui sont exposés au cours de la première année de vie sont ceux qui courent le plus de risques de développer des problèmes de santé."

Les enfants dont la mère a été exposée aux pesticides ont un poids plus faible à la naissance, un taux plus élevé de diabète et de maladies cardiaques quand ils grandissent ainsi qu'une plus grande incidence de maladies pulmonaires, a indiqué la chercheuse. "Les enfants exposés aux pesticides ont divers problèmes de développement neurologique. Cela commence avec des réflexes anormaux chez les tout-petits et cela se poursuit avec plus de cas d'autisme et de troubles de l'attention ainsi que des quotients intellectuels plus bas."

La province a été pionnière en 2003 "en adoptant son Code de gestion des pesticides qui interdit la vente et l’usage de 20 ingrédients actifs entrant dans la composition de pesticides destinés aux pelouses et qui ne permet qu’une liste restreinte de pesticides sur les endroits fréquentés par les enfants". Depuis, l’Ontario et la Nouvelle-Écosse ont banni l’usage de tous les pesticides de synthèse à des fins esthétiques. Par exemple, l’usage de l’insecticide pyréthrine interdit en Ontario est actuellement permis au Québec, malgré qu’il soit considéré comme cancérigène possible chez l’humain par le gouvernement du Québec.

Psychomédia avec sources: Équiterre, La Presse Tous droits réservés