Le président Nicolas Sarkozy a annoncé mardi, lors d'une visite dans un centre de soins spécialisé d'Antony, un plan de 70 millions d'euros pour sécuriser les hôpitaux psychiatriques de France et une réforme de l'hospitalisation d'office.

Le président a fait cette annonce trois semaines après la mort d'un étudiant, poignardé dans une rue du centre de Grenoble par un schizophrène échappé d'un hôpital psychiatrique.

Il a présenté un plan de sécurisation des hôpitaux psychiatriques d'un montant de 30 millions d'euros afin de mieux contrôler les entrées et les sorties et de prévenir les fugues. Des patients hospitalisés sans leur consentement seront équipés d'un dispositif de géolocalisation capable de donner l'alerte en cas de fugue et chaque établissement sera doté d'au moins une unité fermée, équipée en vidéosurveillance.

S'ajoutent à cela 40 millions pour la création de 4 unités pour malades difficiles (UMD) de 40 lits chacune, portant à 9 leur nombre sur le territoire français.

Le plan comprend aussi une réforme de l'internement d'office et l'instauration d'une obligation de soins "effective". L'hospitalisation d'office concerne aujourd'hui 13% des malades hospitalisés.

Il un projet de loi réserve aux préfets ou à la justice les autorisations de sortie. Le préfet décidera de la sortie d'un patient, à l'essai ou définitive, sur la base d'un avis rendu par un collège de trois soignants : le psychiatre et le cadre infirmier qui suivent la personne et un psychiatre tiers, qui pourrait être libéral.

La décision de laisser sortir un patient, "ce doit être l'État ou, dans certains cas, la justice, pas l'expert", a déclaré le chef de l'État. "C'est de la rencontre des points de vue, celui qui a la charge du patient et celui qui a la charge de l'ordre public, que l'on peut trouver le bon équilibre."

Le gouvernement entend faire en sorte que les informations administratives sur les hospitalisations d'office soient partagées entre tous les départements, tout en respectant le secret médical "de la façon la plus stricte".

En ce qui concerne l'obligation de soins, le président a déclaré: "De même qu'il existe une hospitalisation sans consentement, il faut qu'il y ait des soins ambulatoires sans consentement".

Psychomédia avec sources:
Le Monde
Le Point