Un rapport parlementaire rendu public ce mercredi 3 juin, réalisé sous l'égide de l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé (Opeps), préconise des états généraux de la santé mentale en France.

Selon le rapporteur, le sénateur UMP Alain Milon, "la psychiatrie, qui devrait être le pivot de la politique de santé mentale, est incapable d'assurer la prise en charge des patients".

Le rapport met en cause:

- des politiques de prévention et d'information "presque inexistantes";
- une détection "souvent trop tardive";
- des moyens hospitaliers "insuffisants et mal articulés avec les soins de ville";
- des traitements "agissant plus sur les symptômes que sur leurs causes".

Alors que les dysfonctionnements sont connus depuis longtemps, "aucune réforme profonde de l'offre de soins psychiatriques n'a été conduite en France" depuis 1960, dit-il.

En 20 ans, près de 30.000 lits et places ont été supprimés en psychiatrie, ce qui a transféré aux proches la charge de l'accompagnement.

Par ailleurs, le médecin généraliste, qui est la première personne consultée par les personnes souffrant de troubles psychiatriques, est insuffisamment formé.

Le rapport propose:

- d'organiser des états généraux de la santé mentale qui réuniraient l'ensemble des professionnels concernés, au niveau régional puis national, et de mettre en place de façon expérimentale des groupements locaux pour la santé mentale;

- de renforcer la formation des médecins généralistes en psychiatrie et les coopérations entre professionnels de santé mentale, et de former des infirmiers en psychiatrie au niveau master.

- d'améliorer les traitements et de faire un effort en faveur de la recherche, la France étant "mal placée" sur le plan international, "même si elle est en pointe sur certaines pathologies comme l'autisme".

Au terme des États généraux et des expérimentations, il suggère le dépôt d'un projet de loi sur la santé mentale pour adapter l'organisation territoriale de la psychiatrie aux besoins de la population.

Un deuxième rapport portant sur les maladies mentales elles-mêmes est prévu.

Psychomédia avec source:
Le Point