Depuis près de deux ans, les manifestations se multiplient contre l’exploitation des cétacés (orques et dauphins) dans les delphinariums, rapporte Le Monde.

En France, « Marineland, le plus grand parc marin européen (5 000 pensionnaires, 49 espèces) et le seul à posséder des orques, est le plus exposé aux critiques. Mais le Parc Astérix (9 dauphins) dans l’Oise et Planète sauvage près de Nantes (7 dauphins) sont aussi interpellés régulièrement ».

« Les gens ignorent totalement ce qui se passe dans les bassins », déplore Christine Grandjean, présidente de l’association « C’est assez ! ».

« La première maltraitance est l’enfermement. En milieu naturel, une orque parcourt 150 à 200 kilomètres par jour. (...) S’ajoute (...) une multitude de souffrances physiques dues au bruit, au soleil, à la distribution de nourriture contre obéissance… Mais surtout une détresse psychologique causée par l’isolement. »

Le débat sur la captivité des orques et des dauphins a pris de l'ampleur à la suite de la diffusion, en octobre 2013 sur la chaîne américaine CNN, du documentaire « Blackfish », rapporte Le Monde. « Vu par 21 millions de téléspectateurs, il dénonce le traitement infligé aux grands cétacés dans les parcs d’attractions américains et l’omerta qui régnerait sur les accidents causés par des animaux rendus agressifs par l’absence de liberté. »

« Blackfish a provoqué une lame de fond aux États-Unis. La société SeaWorld a vu son action chuter ainsi que sa fréquentation », explique Ludovic Lefevre, de l’association La Dolphin Connection. Le documentaire a été diffusé en France en juin 2014.

Les dauphins, explique le site de la Dolphin Connection, disposent d'une authentique conscience de soi, utilisent un véritable langage, disposent de capacités de raisonnement et d'une créativité, disposent de véritables cultures adaptatives et vivent au sein de sociétés complexes et organisées. Leur intelligence devrait leur permettre d'obtenir le statut de « personne non humaine », estime l'association. « Les cétacés constituent d’authentiques “peuples premiers” de l’océan et doivent être protégés à ce titre et dotés d’une personnalité juridique. »

« À l’heure où les consciences s’éveillent, nous ne pouvons plus mentir aux enfants en leur faisant croire que le dauphin, parce qu’il a toujours l’air de sourire, est heureux en faisant le clown pour obtenir une ration de poisson. Ces spectacles ne peuvent rien apprendre de pertinent aux enfants sur la vie des cétacés, et encore moins prétendre participer à la préservation des espèces », souligne « C’est assez ! » dans son manifeste. L'association demande « la fermeture des delphinariums en France et en Europe à moyen terme et la réhabilitation des cétacés dans des sanctuaires marins adaptés ».

Psychomédia avec sources : Le Monde, La Dolphin Connection, C'est assez !
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