La « tâche de sélection de Wason » est un test de raisonnement logique développé par le psychologue cognitiviste Peter Wason dans les années 1960. Devenu un grand classique, il est toujours fréquemment utilisé dans la recherche en psychologie. Plusieurs variations ont été publiées. En voici un exemple, présenté par le journal britannique The Guardian.

Chacune des cartes de l'illustration ci-contre a une lettre d'un côté et un chiffre de l'autre. Quel est le plus petit nombre de cartes que vous devez retourner pour vérifier si l'énoncé suivant est vrai : « chaque carte qui a un D d'un côté a un 3 de l'autre côté » ?

(Cliquez sur la flèche pour consulter la réponse.)

Réponse :

Deux cartes : D et 7. S'il n'y a pas de 3 au dos du D, l'énoncé est infirmé. Si au dos de la carte 7 il y a un D, l'énoncé est infirmé. Il est inutile de retourner les deux autres cartes, car le D n'est pas obligatoire au dos du 3 et la carte K n'est pas concernée.

Dans l'étude de Wason, moins de 10 % répondaient correctement. La plupart choisissent correctement la carte D, mais plusieurs oublient la carte 7, plusieurs autres choisissent la carte 3.

Des psychologues ont notamment expliqué la tendance à retourner la carte 3 par un biais de confirmation, qui consiste à avoir davantage tendance à rechercher l'information qui confirme une hypothèse (ou une croyance) que celle qui l'infirme.

Les biais cognitifs permettent de porter des jugements et prendre des décisions intuitivement et rapidement alors que par le raisonnement logique exige du temps et de la concentration.

Lorsque le problème est reformulé sous une forme concrète ou thématique tout en gardant une structure logique identique, le taux d'erreur est beaucoup plus faible car, selon une explication, la pensée intuitive est plus efficace lorsqu'elle est appuyée par l'expérience. Voyez par exemple :

« Quatre personnes sont en train de boire dans un bar et vous disposez des informations suivantes : la première boit une boisson alcoolisée, la seconde a moins de 18 ans, la troisième a plus de 18 ans et la dernière boit une boisson sans alcool. Quelle(s) personne(s) devez-vous interroger sur leur âge ou sur le contenu de leur verre pour vous assurer que tous respectent bien la règle suivante : si une personne boit de l'alcool, elle doit avoir plus de 18 ans. »

Dans cette version, les gens ne se trompent plus et choisissent d'interroger la première personne sur son âge (car elle boit de l'alcool, équivalent de la carte D) et la seconde sur le contenu de son verre (car elle a moins de 18 ans, équivalent de la carte 7).

Psychomédia avec source : The Guardian, Wikipédia.
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