En cas d'attaque terroriste ou de fusillade, le message du Département de la Sécurité intérieure américain, largement disséminé, est « courir, se cacher, se battre », c'est-à-dire, courez si vous le pouvez ; cachez-vous si vous ne pouvez courir ; et combattez si le reste échoue. De son côté, le gouvernement français a lancé, le 4 décembre, une campagne articulée autour des trois actions « s’échapper, se cacher, alerter ».

Le chercheur en neuroscience Joseph Ledoux souligne, dans le New York Times, que pour mettre en action ces conseils, il faut surmonter la première réaction qui est de figer, d'être capable d'agir et de penser clairement.

Figer n'est pas un choix, explique-t-il. Il s'agit d'une impulsion contrôlée par des circuits anciens du cerveau impliquant l'amygdale et ses liens neuronaux. Elle est automatiquement activée par des menaces externes. Alors que les actions intentionnelles telles que « courir, se cacher, se battre » impliquent des circuits plus récents du néocortex.

Non seulement les humains figent, mais également les autres mammifères et vertébrés. Même les invertébrés, comme des mouches, figent.

La réévaluation cognitive d'une situation, ont montré des recherches, peut diminuer l'activité de l'amygdale, ce qui ouvre la porte à des actions choisies basées sur des concepts tels que « courir, se cacher, combattre ».

Un entraînement culturel collectif peut aider à réévaluer le fait de figer. Mais malgré cela, la majorité des gens figeront, dit le chercheur. Il importe alors de figer le moins longtemps possible.

Si nous pouvions, dit-il, venir à utiliser le fait de figer comme déclencheur d'une réévaluation dans un moment de danger, nous pourrions être capables de freiner l'amygdale suffisamment pour accélérer notre capacité à passer dans le mode requis pour « courir, se cacher, combattre ». « Même si cela ne coupe que quelques secondes de l'état figé, cela peut éventuellement faire la différence entre la vie et la mort ».

Psychomédia avec source : New York Times.
Tous droits réservés