Alterner entre deux langues améliore la flexibilité cognitive dans d'autres domaines que le langage chez les enfants de 2 ans, montre une étude publiée dans Journal of Experimental Child Psychology (JECP).

Diane Poulin-Dubois et Cristina Crivello du Département de psychologie de l'Université Concordia ont, avec leurs collègues, mené cette étude avec 39 enfants bilingues et 43 enfants monolingues.

Ils ont évalué leur vocabulaire à l’âge de 24 mois et de 31 mois. Lors de la seconde évaluation, ils ont également évalué leur flexibilité cognitive et leur capacité de mémorisation.

La flexibilité cognitive était évaluée par deux tâches associant des consignes conflictuelles qui mesurent la capacité à inhiber une consigne déjà apprise. Dans l'une des tâches, par exemple, on demandait aux enfants de mettre une série de petits blocs dans un petit panier, et de gros blocs dans un gros panier. Puis, on inversait les consignes.

Les exigences de ces tâches s’apparentent au phénomène d’alternance entre deux langues ou au recours à une langue seconde, même si le mot dans la langue maternelle peut être plus facilement accessible.

Alors que les capacités de mémorisation étaient les mêmes chez les deux groupes d'enfants, les enfants bilingues obtenaient de meilleurs résultats aux tâches de consignes conflictuelles. Ceux qui avaient intégré le plus grand nombre de paires de mots de chaque langue étaient ceux qui réussissaient le mieux.

Les chercheurs expliquent cette plus grande flexibilité cognitive par le fait que l’alternance entre les langues devient plus fréquente au fur et à mesure que le vocabulaire des enfants s’élargit.

Avant la fin de la troisième année, l’enfant bilingue moyen utilise deux mots pour désigner la plupart des concepts dans son vocabulaire, précisent les chercheurs.

Il est estimé, rapportent-ils, que la moitié de la population mondiale parle deux langues ou plus.

Psychomédia avec sources : JECP, Université Concordia.
Tous droits réservés