Les attitudes négatives ou âgistes, qui s’observent partout, ont des effets négatifs sur la santé physique et mentale des personnes âgées, selon une analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiée le 29 septembre, à l'approche de la Journée internationale des personnes âgées, célébrée le 1er octobre et qui a cette année pour thème la lutte contre l'âgisme.

Plus de 83 000 personnes dans 57 pays ont participé à l'enquête « World Values Survey » (1) évaluant notamment les attitudes à l’égard des personnes âgées dans tous les groupes d’âge.

On retrouvait le plus faible niveau de respect dans les pays à revenu élevé, indique le communiqué. 70 % des personnes interrogées estimaient que les personnes âgées ne sont pas respectées.

Le communiqué poursuit :

« Cette analyse confirme que l’âgisme est une pratique extrêmement courante et pourtant la plupart des gens n’ont pas conscience des stéréotypes qu’ils entretiennent inconsciemment à l’égard des personnes âgées », indique John Beard, Directeur du Département Vieillissement et qualité de vie à l’OMS. « Comme pour le sexisme et le racisme, il est possible de changer les normes sociales. Il est temps de cesser de définir les gens en fonction de leur âge et il en résultera des sociétés plus prospères, équitables et plus saines. »

Les attitudes négatives à l’égard du vieillissement et des personnes âgées ont également des conséquences majeures sur la santé physique et mentale des personnes âgées. Les personnes âgées qui pensent être un fardeau pour les autres perçoivent également leur vie comme ayant moins d’importance, ce qui les expose au risque de dépression et d’isolement social. Des travaux de recherche publiés récemment montrent que les personnes âgées ayant une attitude négative vis-à-vis de leur propre vieillissement ne se rétablissent pas aussi bien des incapacités et vivent en moyenne 7,5 années de moins que celles ayant une attitude positive.

D’ici à 2025, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus devrait doubler et atteindra 2 milliards d’ici à 2050. Les pays à revenu faible ou intermédiaire compteront la grande majorité des personnes âgées.

« La société pourra retirer un avantage de cette population vieillissante si nous vieillissons tous en meilleure santé », déclare Alana Officer, Coordonnatrice au Département Vieillissement et qualité de vie. « Mais pour cela, nous devons éliminer les préjugés âgistes ».

« L’âgisme peut prendre de nombreuses formes, notamment lorsque les médias présentent les personnes âgées comme fragiles, dépendantes et dépassées. Il s’agit aussi des pratiques discriminatoires telles que le rationnement des soins de santé en fonction de l’âge ou les politiques institutionnelles telles que le départ à la retraite obligatoire à partir d’un certain âge », ajoute-t-elle.

Les limites d’âge appliquées à des politiques telles que l’âge du départ à la retraite ne reconnaissent pas l’éventail de capacités des personnes âgées et supposent que toutes les personnes âgées ont des caractéristiques similaires. Cet âgisme institutionnalisé et profondément ancré peut être utilisé pour établir une discrimination à l’égard des personnes âgées lors de l’allocation des ressources sanitaires ou lors de la collecte de données ayant une influence sur les politiques sanitaires.

En mai 2016 l’Assemblée mondiale de la Santé a décidé de mettre en oeuvre la Stratégie et le Plan d’action mondiaux sur le vieillissement et la santé ainsi qu'une campagne mondiale de lutte contre l’âgisme.

En 2016, l'OMS a publié un Rapport mondial sur le vieillissement et la santé qui définit un cadre d’action pour favoriser le vieillissement en bonne santé, construit autour du nouveau concept des capacités fonctionnelles.

(1) Le World Values Survey (WVS) est un projet international d'enquêtes sur l'évolution des valeurs et des croyances autour du monde. Il a débuté en 1981.

Psychomédia avec source : OMS.
Tous droits réservés