Uber met en service quatre voitures autonomes qui amèneront des clients à destination dans la ville américaine de Pittsburgh (Pennsylvanie, agglomération de 2,6 millions d'habitants).

Le passager ne sera pas seul. Un technicien sera assis à la place du conducteur, sans toucher le volant. Un second sera présent pour observer le comportement du véhicule. L'entreprise espère passer très vite à un seul.

Uber devance ses concurrents grâce à sa capacité à collecter et exploiter les quantités gigantesques de données accumulées par les chauffeurs de son service traditionnel sur les routes et les conditions de circulation, est-il dit.

« Nous avons l'un des groupes les plus puissants du monde en termes d'ingénierie de conduite autonome, tout comme l'expérience tirée de la gestion d'un réseau de covoiturage et de livraisons dans des centaines de villes », a souligné dans un blog Travis Kalanick, fondateur d'Uber.

« Nous savons que les Ubers autonomes ont un potentiel énorme pour accomplir notre mission et améliorer la société : réduire le nombre d'accidents de la route, qui tuent 1,3 million de personnes par an, libérer 20 % de l'espace urbain mangé par les places de stationnement pour des milliards de voitures et réduire les embouteillages qui font perdre des milliers de milliards d'heures par an », a-t-il affirmé.

Ces voitures autonomes rouleront-elles bientôt sans conducteur ?

Des études récentes ont montré que certains aspects de la sécurité ne sont pas encore au point, les algorithmes d'intelligence artificielle ne pouvant prendre de décision à l'égal de l'humain notamment dans certaines situations où des compétences sociales sont requises (notamment celles où les conducteurs se concertent au moyen d'un contact visuel). La question des règles éthiques pour réagir à des situations de dilemmes concernant la vie du passager, celles d'autres conducteurs ou de piétons sont aussi largement irrésolues.

Plusieurs appellent à ce que ces questions soient ouvertement discutées et estiment qu'elles devront éventuellement faire l'objet de réglementations.

Christopher Hart, président du National Transportation Safety Board américain, est l'un de ceux-là. Dans un entretien accordé au MIT Technology Review, il estimait, plus tôt ce mois-ci, que les règlements fédéraux seront nécessaires pour réguler la moralité de base de véhicules autonomes, ainsi que les normes de sécurité concernant leur fiabilité. Comme d'autres spécialistes, il estime qu'il est improbable que les voitures autonomes puissent rouler sans conducteur dans un avenir prévisible.

Psychomédia avec sources : MIT Technology Review, Association for Psychologial Science, TV5 (AFP).
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