Les gens qui utilisent le plus de jurons ont tendance à être plus honnêtes, suggère une étude publiée dans la revue Social Psychological and Personality Science.

Le juron, qui fait appel à un langage considéré obscène ou vulgaire, est considéré, dans certains contextes sociaux, comme inapproprié et inacceptable. Il est généralement lié à l'expression d'émotions telles que la colère, la frustration ou la surprise.

Comme la malhonnêteté et le « blasphème » sont tous deux considérés comme déviants, ils sont souvent perçus comme des indications d'un faible niveau moral. Mais le blasphème peut aussi être associé à l'honnêteté. Il est souvent utilisé pour exprimer des sentiments non filtrés et la sincérité. Les chercheurs citent l'exemple de Donald Trump qui a utilisé des jurons dans certains de ses discours de campagne et a été considéré par certains comme plus authentique que ses rivaux.

David Stillwell de l'Université Cambridge, coauteur de l'étude, explique : « La relation entre le juron et la malhonnêteté est délicate. Le juron est souvent inapproprié, mais il peut aussi être l'indice que quelqu'un dit honnêtement son opinion. Tout comme il ne filtre pas son langage pour être mieux considéré, il ne filtrerait pas non plus son point de vue. »

Stillwell et une équipe internationale (Pays-Bas, Royaume-Uni, États-Unis Hong Kong) ont mené deux études complémentaires.

Dans la première, 276 participants ont répondu à un questionnaire portant sur leurs jurons les plus utilisés et leurs contextes d'utilisation. Ils ont ensuite passé un test évaluant la tendance au mensonge. Ceux qui ont écrit le plus grand nombre de jurons étaient moins susceptibles de mentir.

Dans la deuxième étude, les chercheurs ont mesuré l'utilisation de jurons chez 75 000 utilisateurs de Facebook.

Ceux qui utilisaient le plus de jurons étaient plus susceptibles d'utiliser des modèles de langage qui ont tendance à être liés à l'honnêteté selon des recherches précédentes (tels qu'une plus grande utilisation de pronoms comme « je » et « moi »).

Psychomédia avec source : University of Cambridge.
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