Une session intitulée « Pourquoi les conversations se passent mieux que nous le pensons » a été organisée lors du congrès annuel de la Society for Personality and Social Psychology (SPSP).

Des spécialistes de psychologie sociale et de la personnalité ont présenté leurs derniers travaux sur la façon dont les gens s'engagent dans des conversations informelles.

« On craint beaucoup les conversations », remarque Gus Cooney (Université Harvard), psychologue social et organisateur de la séance.

« Nous avons tous dû nous adapter à de nouveaux quartiers, nouer de nouvelles amitiés ou essayer d'impressionner de nouveaux collègues, et pour faire ces choses, nous devons savoir ce que les autres pensent de nous », souligne-t-il.

« Comme les gens ont tendance à bien classer leurs performances dans tant d'aspects de leur vie, Cooney et ses collègues veulent comprendre pourquoi la conversation, surtout avec des étrangers et de nouvelles connaissances, semble être un point faible de chacun ».

Sur 20 activités quotidiennes, les gens classent constamment leur capacité d'avoir une conversation au bas de la liste, selon une étude présentée par Erica Boothby (Université Cornell). Ils classent aussi les autres comme étant meilleurs qu'eux dans les conversations informelles.

Boothby et ses collègues ont mené une série d'études auprès de quelque 700 personnes pour connaître leurs réactions à des conversations possibles et réelles.

« Nous avons constaté que non seulement que les gens disent manquer de confiance dans leur capacité à s'engager dans des conversations informelles, mais aussi qu'ils ont tendance à s'attribuer les pires moments des conversations - pauses gênantes, faux pas - plutôt qu'à leur interlocuteur », indique-t-elle.

La réalité, suggère-t-elle, « est que les choses ne sont pas aussi mauvaises qu'elles en ont l'air ; les gens sont très indulgents dans les conversations ».

Les prochains travaux de cette équipe viseront à explorer comment les perceptions des gens à l'égard des conversations changent lorsqu'ils parlent avec des gens qu'ils connaissent bien et à identifier les conditions dans lesquelles l'anxiété commence à s'atténuer.

Notre peur de parler à des étrangers n'est pas fondée, selon Gillian Sandstrom (Université d'Essex). Ses recherches montrent que les gens aiment les conversations avec des étrangers, même s'ils s'inquiétaient au départ.

Dans le cadre d'une série d'études, les gens rapportaient systématiquement un large éventail de craintes avant de parler à un étranger, mais après l'avoir fait, ils signalaient que peu de leurs craintes se sont réalisées.

« Une grande partie de notre bonheur vient de nos relations sociales », souligne-t-elle. « Il est important de se sentir capables d'entrer en contact avec de nouvelles personnes parce que les étrangers d'aujourd'hui sont les amis de demain ».

De son côté, Adam Mastroianni (Université de Harvard) a montré que dans 132 conversations entre des étrangers mis dans une même pièce, seulement 15 % des gens ont mis fin à une conversation lorsqu'ils souhaitaient le faire. La moitié du temps, les gens ne voulaient pas la même chose ; une personne voulait mettre un terme plus tôt tandis que le partenaire ne voulait pas que la conversation se termine.

« L'étude confirme que nos craintes de ne pas savoir quand mettre fin à une conversation sont fondées, dit le chercheur, mais les gens pensent que c'est une catastrophe, alors qu'en réalité, cela semble être normal lorsque deux personnes se parlent, et aucune des deux ne sait à quel point elles sont mal coordonnées ».

En résumé, « ne vous inquiétez pas trop de vos conversations. Tout le monde est nerveux, et les choses vont mieux qu'on ne pourrait le croire », conclut le communiqué de la SPSP.

Pour plus d'informations sur les relations sociales, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Society for Personality and Social Psychology.
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