Dans le contexte de moyens de pression entrepris par le Comité des chefs de service de psychologie du secteur public qui mettent en cause les stages des étudiants, la Fédération interuniversitaire des doctorants en psychologie (FIDEP) et le Conseil national des cycles supérieurs (CNCS) de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) pressent le gouvernement d'agir rapidement et efficacement pour améliorer les conditions de travail des psychologues du secteur public. De leur côté, les associations d'étudiants au doctorat en psychologie de quelques universités ont mis en ligne une pétition demandant aux universités de sensibiliser le gouvernement aux impacts des moyens de pression sur les départements de psychologie et les étudiants.

En décembre dernier, le Comité des chefs de service de psychologie a décidé, comme moyen de pression visant à améliorer les conditions de travail des psychologues et à augmenter leur rétention dans le secteur public, de ne pas faire de formation pratique pour l’année 2011-2012. La décision a pour conséquence que, pour les étudiants en psychologie à la recherche de milieux de stages pour les practica et pour les internats, le processus d’entrevue et d’appariement des milieux avec les étudiants est suspendu.

À ce jour, indique le CNCS-FEUQ, près de 1000 psychologues œuvrant au sein de 95 milieux appuient cette démarche. "L'inaction du gouvernement dans ce dossier entrainera des conséquences nombreuses, tant au niveau du parcours individuel des stagiaires et internes que pour la population québécoise".

« En 2010-2011, c'est 350 étudiants stagiaires au doctorat qui verront leur cheminement scolaire compromis, sans compter les 3500 patients qui ne pourront bénéficier de leurs services pendant cette période », indique Isabel Vitale, présidente de la FIDEP.

Durant la suspension de leur formation, les étudiants ne seront plus admissibles à l'aide financière ou aux bourses d'excellence. Ils perdront également une année de salaire et d'ancienneté professionnelle », souligne Laurent Viau, président du CNCS.

Les cohortes futures seront elles aussi pénalisées, car deux fois plus de stagiaires poseront leur candidature pour le même nombre de postes à combler. Il ne serait alors pas surprenant d'assister à un exode des doctorants au profit des autres provinces, indique le communiqué du CNCS-FEUQ.

Au cours de leur formation universitaire d'une durée moyenne de 8 ans, les étudiants en psychologie du Québec sont déjà appelés à relever bon nombre de défis, note le communiqué. Les nouvelles exigences du programme incluent dorénavant la complétion de 1600 heures d'internat, pour lesquelles les stagiaires dans le secteur public ne reçoivent aucune rémunération. « La situation délicate des doctorants touchés par les moyens de pression est un fardeau simplement trop lourd à porter pour une génération d'étudiants déjà surchargée », s'indigne Isabel Vitale.

Mentionnons que seuls le Québec et le Nouveau-Brunswick sont exclus de la rémunération à l'internat en Amérique du Nord, indique la FIDEP sur son site.

Par ailleurs, une pétition demandant que les universités québécoises détentrices d'un programme de doctorat en psychologie s’adressent au Ministère de la Santé et des Services sociaux afin de l’informer des impacts que représentent ces moyens de pression pour les départements de psychologie des universités ainsi que pour leurs étudiants a été mise en ligne par les associations des étudiants au doctorat en psychologie des universités de Laval, Trois-Rivières, et Concordia.

Consulter et signer la pétition

Psychomédia avec sources:
CNCS-FEUQ (communiqué), Comité pour l’accessibilité aux services des psychologues dans le réseau public québécois
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