Un article du Monde, Les soutiers de l'université signé Catherine Rollot, décrit l'interminable et insoutenable précarité des enseignements et attachés de recherche vacataires et détenteurs de contrats à courte durée.

A côté des 57500 enseignants-chercheurs qui bénéficient du statut de fonctionnaires, le ministère de l'enseignement supérieur recensait en 2007-2008, près de 23000 enseignants "non permanents", soit 26 % des personnels enseignants (hors disciplines médicales).

Sans statut, le parcours professionnel des non permanents est souvent chaotique, rythmé par les besoins de l'université. Pendant des années, ils récoltent les horaires "bouche-trous", "les cours que les titulaires ne veulent pas faire" et 1500 euros net par mois. Les emplois du temps sont donnés à la dernière minute, les charges de service varient d'un mois à l'autre, ...
"Les contractuels s'entre-tuent pour récolter les miettes laissées par les enseignants- chercheurs", affirme l'une d'elle. "La dépendance des doctorants et des enseignants précaires aux titulaires engendre une multitude d'abus." Mais l'omerta est totale. "Les précaires subissent en se disant que, pour eux, ce sera différent, qu'ils arriveront à avoir un poste, et que pour préserver toutes leurs chances d'être un jour titularisé, mieux vaut ne pas faire de vague", poursuit-elle.

"Les syndicats traditionnels s'en sont longtemps désintéressés. Le Snesup s'est décidé il y a à peine un an à ouvrir une section "non-fonctionnaire". "L'université fonctionne sur un modèle de caste : en haut, les professeurs, tout en bas les non-titulaires", analyse William Charton, devenu l'un des coresponsables de cette section. "Entre ces deux situations, il y a un fossé important. Les premiers ont du temps pour réfléchir à leur carrière et à leur statut. Les seconds sont dans le court terme car leur souci est de pouvoir payer leur loyer."

Article complet: Les soutiers de l'université (Le Monde)