Un nouvelle classe de médicaments anticholestérol, celle des inhibiteurs de la protéine PCSK9, pourrait prochainement constituer une alternative aux statines (telles que Lipitor, Zocor ou Crestor…) qui sont sur le marché depuis 25 ans.

Le mode d'action de cette nouvelle classe de médicaments injectables est la neutralisation, par anticorps, de la protéine PCSK9 qui intervient dans le métabolisme du cholestérol au niveau du foie selon un mécanisme différent de celui des statines, lesquelles agissent également au niveau du foie.

Les résultats de deux essais cliniques sur un médicament de cette classe, l'evolocumab développé par le laboratoire américain Amgen, ont été présentés à la conférence annuelle de l'American College of Cardiology qui s'est tenu à la fin mars.

Un essai de phase 3 avec 2.120 participants d'un âge médian de 60 ans a montré une réduction du mauvais cholestérol (LDL) de 63 à 75% comparativement à un placebo.

L'autre essai, également de phase 3, avec 307 participants d'un âge médian 62 ans qui avaient un taux élevé de cholestérol et ne toléraient pas les statines, a montré une diminution de 53 à 56% du cholestérol comparativement 37 à 39% dans le groupe assigné à l'Ezetimibe, un anticholestérol sur le marché qui agit sur le petit intestin.

On ne peut être certain à ce stade, souligne toutefois Peter Libby de l'Université Harvard, si la baisse du cholestérol obtenu par ce nouveau mécanisme se traduira aussi par une réduction des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux comme c'est le cas avec les statines.

"Parmi les effets secondaires les plus fréquents chez les patients sous evolocumab", rapporte Medscape France, "on trouve les nasopharyngites, les infections des voies respiratoires hautes, la grippe, et les lombalgies. S’agissant des douleurs musculo-squelettiques, on relève des myalgies rapportées par 24 patients sous evolocumab (4%), et 9 patients (3%) sous placebo."

L'agence américaine des médicaments, la FDA (Food and Drug Administration), a demandé en février aux laboratoire américain Regeneron et français Sanofi d'évaluer de possibles effets secondaires indésirables neurocognitifs de leur version de l'inhibiteur de la protéine PCSK9, l'alirocumab.

Malgré cette requête de la FDA et le fait que les effets cardiovasculaires favorables n'aient pas encore été démontrés, Amgen a indiqué qu'il chercherait dès 2014 à obtenir le feu vert pour la mise sur le marché de de l'evolocumab sur la base des deux essais cliniques présentés.

Plusieurs grands laboratoires développent aussi leur version d'inhibiteurs de la protéine PCSK9.

Psychomédia avec sources: Le Parisien (Relaxnews), Medscape France.

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