Le Niaspan non seulement ne réduit pas les risques de crises cardiaques et d'accident vasculaire cérébral (AVC) chez les personnes qui ont un niveau élevé de cholestérol mais est lié à un risque accru de décès, selon une étude qui vient d'être publiée dans le New England Journal of Medicine.

Le Niaspan (Tredaptive aux États-Unis) est une combinaison de vitamine B3 (aussi appelée niacine ou acide nicotinique) et de laropiprant (qui réduit les bouffées de chaleur associée à la niacine).

Ce médicament, approuvé dans 70 pays et commercialisé dans 40 d'entre eux, vise à augmenter les niveaux de "bon" cholestérol (HDL) et diminuer ceux de "mauvais" cholestérol (LDL) et de triglycérides.

De l'avis de certains experts, ces résultats, qui avaient déjà été rendus public fin 2012, bouleversent les théories sur le "bon" et le "mauvais" cholestérol.

L'étude a été menée pendant 4 ans avec 25.600 personnes âgées de 50 à 80 ans ayant un niveau élevé de cholestérol et prenant déjà des médicaments de la classe des statines pour réduire leur cholestérol. Une partie prenait aussi le Niaspan (Tredaptive) et l'autre, un placebo.

La niacine était efficace pour augmenter les niveaux de "bon "cholestérol mais mais pas pour réduire les risque d'infarctus (crises cardiaques) et d'AVC ainsi que la nécessité de traitements tels que les angioplasties ou les pontages coronariens.

Elle était liée à un risque de mortalité (de toute cause) accru de 9% et à des effets secondaires sérieux: des problèmes de foie, des infections, la goutte, un contrôle réduit de la glycémie chez les diabétiques et l'apparition d'un diabète.

Sur 200 personnes prenant la niacine, il y avait un décès supplémentaire par rapport au groupe témoin qui prenait un placebo, précise Donald Lloyd-Jones de l'université Northwestern dans un éditorial accompagnant l'étude. La niacine devrait être réservée aux personnes qui ne tolèrent pas les statines, estime ce dernier.

Deux autres médicaments expérimentaux (torcetrapib et dalcetrapib) augmentant les niveaux du bon cholestérol ont aussi échoué à prévenir les maladies cardiaques dans des études précédentes, rapportait le New York Times en décembre 2012.

Une hypothèse est que des niveaux élevés de bon cholestérol ne constitueraient pas un facteur de protection en soi mais plutôt une indication qu'un autre mécanisme protecteur est en œuvre.

Psychomédia avec sources: Le Parisien (AFP), New York Times (NYT), NYT, NYT
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