L'efficacité de la transplantation de cellules souches fœtales dans le cerveau de patients atteints de la maladie de Huntington est remise en question par une étude de l'Université Laval publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

La maladie de Huntington est une maladie neurodégénérative d'origine génétique qui s'attaque à un type particulier de neurone (cellule nerveuse). La perte de ces neurones provoque des mouvements involontaires ainsi que des troubles cognitifs et psychiatriques.

Cette étude, dirigée par la Pr Francesca Cicchetti, montre que des greffes ne sont pas parvenu à remplacer durablement les neurones atteints par la maladie.

Il y a près de 10 ans, l'un des auteurs de l'étude, Thomas Freeman de l'Université de South Florida, a tenté le premier essai clinique mondial de transplantation de cellules foetales dans le cerveau de patients souffrant de la maladie pour en atténuer les symptômes.

Au cours des deux premières années qui ont suivi la transplantation, l'état de certains patients a connu une légère amélioration. Mais ces effets se sont atténués par la suite.

Suite à des autopsies pratiquées sur trois patients qui avaient subi la transplantation, l'équipe de recherche a observé que les cellules greffées avaient subi une dégénérescence similaire à celle des cellules nerveuses des patients.

Cette dégénérescence serait attribuable, en partie du moins, à la réponse inflammatoire provoquée par les cellules de défense du cerveau, les microglies.

Ces résultats, considère Pr Cicchetti, font planer un doute quant au potentiel de la transplantation de cellules souches pour le traitement de la maladie de Huntington ou d'autres maladies neurodégénératives.

La compréhension et le contrôle des mécanismes immunitaires et inflammatoires propres à la maladie de Huntington, estime-t-elle, pourraient conduire à des thérapies plus efficaces que la greffe.

Illustration: cellules nerveuses (neurones) et leurs connections.

Psychomédia avec source:
CNW Telbec, communiqué de presse, Université Laval