L'Inserm (1) et l'Observatoire du Samu social de Paris viennent de rendre publique une étude portant sur la santé mentale et les problèmes d'addiction chez les personnes sans domicile fixe (SDF) en Ile-de-France, réalisée à la demande de la Préfecture de police et de la Ville de Paris. L'étude, menée avec 840 personnes, permet d'estimer à 21 176 la population francilienne sans logement personnel fréquentant les services d’aide.

Selon cette étude, un tiers de cette population souffre de troubles psychiatriques sévères, c'est-à-dire de troubles psychotiques (13%), de troubles de l’humeur (troubles dépressifs sévères essentiellement- 7%) et de troubles anxieux (12%). Près d'une personne sur trois (28,5 %) souffre au moins d'une addiction, notamment à l'alcool (21 %) ou au cannabis (16 %). Le risque suicidaire est 5 fois plus élevé (21,8 %) que dans la population générale (4 %).

Si les personnes atteintes de troubles psychiatriques sévères ont eu, pour plus des deux tiers d’entre elles, un recours aux soins psychiatriques au cours de leur vie, la majorité d’entre elles n’est plus suivie.

Pour les personnes schizophrènes notamment, "la perte de logement succède au déclenchement de la maladie", en raison des épisodes délirants des malades et du "rejet du voisinage", souligne Marie-Jeanne Guedj, psychiatre à l'hôpital Saint-Anne, dont les propos sont rapportés par Le Monde.

L'étude prône notamment de prévenir le plus possible les pertes de logement des personnes psychotiques. Une expérimentation baptisée Logement d'abord, visant à reloger ces malades en leur apportant un accompagnement sanitaire et social, est en cours dans quatre villes de France, indique M. Pierre Chauvin, directeur de recherche à l'Inserm.

Il y a quelques jours, le ministère de l’Ecologie et du Logement annonçait le choix de 10 territoires pilotes, sur 25 candidatures, pour la mise en œuvre de cette stratégie du Logement d’Abord.

(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale

Psychomédia avec sources: Observatoire du Samu social de Paris, Le Monde. Tous droits réservés.