Certains médicaments du système nerveux central induisent des troubles compulsifs, indique la revue Prescrire dans son numéro de septembre, c'est-à-dire, un "besoin irrépressible d'accomplir un acte, dont le non-accomplissement est générateur d'angoisse, voire d'agressivité : comportement de jeu pathologique, hypersexualité, compulsion vis-à-vis de la nourriture, comportement d'achat compulsif, etc.".

Ces troubles sont des effets secondaires connus des agonistes dopaminergiques utilisés dans la maladie de Parkinson. Mais des troubles compulsifs ont aussi été observés avec des neuroleptiques (ou antipsychotiques) atypiques tels que l'aripiprazole (Abilify) surtout, la quétiapine (Xeroquel), l'olanzapine (Zyprexa ou autre) et l'amisulpride (Solian ou autre).

Avec ces médicaments plutôt sédatifs, certaines personnes ont des effets secondaires paradoxaux tels que l'agressivité, l'insomnie ou les troubles compulsifs qui peuvent se manifester par la dépenses de fortes sommes d'argent. Ont aussi été rapportés, "une augmentation de la libido, des masturbations, des désinhibitions, voire des actes de pédophilie (...), avec de lourdes conséquences personnelles et sociales pour le patient et son entourage."

Ces troubles peuvent survenir quelques jours à quelques mois après le début de la prise du médicament ou après une augmentation de la dose. Ils sont réversibles à l'arrêt du médicament ou à la diminution de dose.

Chez une personne prenant un psychotrope, "la survenue d'un trouble du comportement d'aggravation récente doit faire évoquer le rôle du médicament. En informant le patient et son entourage, ces troubles peuvent être prévenus et un arrêt, une diminution, voire une substitution par un autre médicament peuvent être envisagés".

Psychomédia avec source: Prescrire.
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