Un traitement du stress post-traumatique, qui associe le médicament propranolol à la psychothérapie, sera testé à grande échelle en France dans des centres et des hôpitaux franciliens. Le propranolol est un médicament de la classe des bêta-bloquants déjà utilisé pour le traitement de l'hypertension et la migraine.

Le traitement, d'une durée de six semaines, été développé au Québec par le psychologue et professeur de psychiatrie Alain Brunet de l'Université McGill.

L’étude, qui inclura 400 personnes, devrait débuter d’ici à trois semaines, a indiqué, le 13 avril, le Pr Bruno Millet (Pitié-Salpêtrière), qui coordonnera l'étude.

Le traitement vise, explique le Pr Brunet, à diminuer la charge émotionnelle d’un souvenir traumatique.

C'est en bloquant le processus de reconsolidation des souvenirs traumatisants que le médicament agirait. Les vieux souvenirs ne sont pas fixés de façon permanente mais redeviennent labiles, malléables et flexibles, lorsqu'ils sont remémorés, expliquait un communiqué de l'équipe du Pr Brunet en 2013. Cette reconsolidation peut-être bloquée en atténuant, par médication, les effets émotionnels associés au souvenir. Le propranolol bloque les récepteurs d'adrénaline et de noradrénaline dans les amygdales cérébrales.

Depuis décembre 2015, une centaine de cliniciens de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont été formés à la « méthode Brunet ». Les patients qui seront inclus dans l’étude (principalement des personnes touchées par les attentats de novembre dernier) seront répartis en deux groupes : l’un recevra le nouveau traitement, l’autre continuera à recevoir des traitements classiques.

Onze centres ont déjà donné leur accord pour participer à l’essai baptisé « PARIS MEM », parmi eux : la Pitié-Salpêtrière, Saint-Antoine, Tenon, Ambroise Paré, Créteil. Pour obtenir des précisions et un rendez-vous d’évaluation, appeler le 01 42 16 15 35.

Psychomédia avec source : 20 minutes.fr.
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