La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan, a appelé mercredi les gouvernements et les responsables politiques à poursuivre les investissements dans le secteur de la santé plutôt que de les réduire en raison de la crise financière actuelle.

L'OMS craint que les difficultés financières des pays riches entraînent une réduction de l'aide publique au développement et que de nombreux pays, surtout des pays à faible revenu, soient contraints de réduire leurs dépenses consacrées à la santé, à l'éducation et à la protection sociale.

Dr. Chan a appellé à ne pas répéter l'erreur commise lors de la crise énergétique au début des années 1980, caractérisée par a montée en flèche des prix du pétrole et par la crise de la dette. Un effort lancé en 1978 qui visait à utiliser la santé pour promouvoir le développement socio-économique avait été suivi d'une réduction des investissements dans les secteurs sociaux, notamment la santé et l'éducation. De nombreux pays subissent encore aujourd'hui les conséquences de cette erreur, souligne Dr Chan.

Les investissements insuffisants dans les systèmes de santé pendant les années 1980 expliquent pourquoi les pays d'Afrique subsaharienne étaient si mal préparés pour faire face à la pandémie du VIH/sida pendant la décennie suivante, ajoute-t-elle.

Elle appelle à tirer les enseignements de ces erreurs et à faire face au ralentissement de l'économie par un accroissement des investissements en santé et dans le secteur social pour plusieurs raisons:

Pour protéger les pauvres
L’augmentation des prix des produits alimentaires et du carburant ainsi que l’insécurité de l’emploi sont parmi les facteurs qui accroissent les inégalités en période de ralentissement économique. Le phénomène de paupérisation dû aux dépenses liées aux soins de santé est appelé à s’amplifier. Ce sont les plus vulnérables qui seront les plus touchés : les pauvres, les marginalisés, les enfants, les femmes, les handicapés, les personnes âgées et tous ceux qui souffrent de maladies chroniques. Il faut d’urgence de meilleurs systèmes de sécurité sociale pour protéger les plus vulnérables dans les pays riches comme dans les pays pauvres.

Pour promouvoir la relance de l’économie
Un capital humain sain est le fondement de la productivité économique et il permettra d’accélérer le retour à la stabilité économique.

Pour promouvoir la stabilité sociale
La répartition équitable des soins de santé apporte une contribution essentielle à la cohésion sociale. Celle-ci est la meilleure protection contre les troubles sociaux au niveau national ou international.

Pour améliorer l’efficacité
Un engagement en faveur de la couverture universelle non seulement protège les pauvres mais constitue le moyen le plus économique pour utiliser les ressources limitées de manière rentable.

Pour renforcer la sécurité
Des systèmes de santé robustes sont essentiels pour maintenir la capacité de surveillance et d’action face aux menaces de pandémie.

PsychoMédia avec source:
OMS, déclaration 12 novembre 2008