Selon un rapport publié le 14 octobre par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il serait possible d’atténuer considérablement les troubles et les incapacités dues à plusieurs maladies tropicales négligées qui sévissent presque exclusivement dans des populations très pauvres. L'organisme invite les industries pharmaceutiques et les gouvernements à investir davantage dans la lutte contre ces maladies.

Le rapport, intitulé Agir pour réduire l’impact mondial des maladies tropicales négligées, couvre 17 maladies (1) qui sont endémiques (présentes de façon permanente) dans 149 pays et territoires et gâchent la vie d’au moins 1 milliard de personnes.
L'industrie pharmaceutique est peu encline à investir dans la mise au point de produits nouveaux ou meilleurs contre des maladies liées à la pauvreté, sachant que les patients n'auront pas les moyens de payer. Alors qu'un habitant de la planète sur six est atteint de maladies tropicales négligées, moins de 1 % des quelque 1400 médicaments homologués entre 1975 et 1999 étaient destinés au traitement des maladies tropicales, selon les données de l'OMS.

"Cette initiative, qui vise à atteindre un grand nombre de gens très pauvres, a pâti pendant longtemps d’un manque de ressources mais les généreux dons de médicaments de l’industrie pharmaceutique, y compris plusieurs engagements à long terme, permettent de plus en plus de pallier à ce problème", indique l'OMS dans un communiqué.

L'OMS mise avant tout sur le dépistage et le traitement précoces de ces maladies et appelle à mettre au point des approches et des outils simples, sûrs, efficaces et peu coûteux.

L'approche de l'OMS fait l'objet de critiques. Notamment, l'ambassadrice brésilienne, Maria Nazareth Farani Azevedo, fait remarquer que les dons de médicaments ne sont pas suffisants pour éliminer les maladies négligées. "Nous aimerions que l'OMS soit davantage impliquée dans des stratégies visant à faire diminuer le prix des médicaments", dit-elle.

(1) Cysticercose, dengue, dracunculose (maladie du ver de Guinée), échinococcose, filariose lymphatique (éléphantiasis), géohelminthiases, leishmaniose, lèpre (maladie de Hansen), maladie de Chagas (trypanosomiase américaine), onchocercose (cécité des rivières), rage, schistosomiase (bilharziose), trachome, trématodoses d’origine alimentaire, tréponématoses endémiques, trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil) et ulcère de Buruli (infection à Mycobacterium ulcerans).

Psychomédia avec sources:
OMS, Radio-Canada, AFP
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