Plus de 3200 enfants québécois, aux prises avec des déficiences auditive, langagière, motrice ou visuelle, se retrouvent sur des listes d'attente avant d'obtenir des services de réadaptation. Les médecins de ces enfants soulignent les torts irréparables causés par les trop longs délais.
Les spécialistes en pédiatrie de Sainte-Justine et des parents d'enfants handicapés appuient la demande faite la semaine dernière par l'Association des établissements de réadaptation en déficience physique du Québec (AERDPQ). Ces derniers demandaient au gouvernement d'investir des sommes supplémentaires en réadaptation afin que les délais d'attente soient ramenés à quelques mois seulement. Selon l'association, il faudrait 32 millions de dollars pour l'année 2007.

La majorité des enfants atteints d'une déficience physique attendent de 3 à 36 mois avant de recevoir un premier rendez-vous avec un professionnel de la réadaptation. Les parents sont abandonnés à leur sort pour s'occuper de leurs enfants en attendant les services. De plus, il se passe souvent plusieurs mois entre les périodes de traitement, ce qui fait que certains enfants perdent leur motivation à faire leurs exercices.

La pédiatre Dominique Cousineau, chef du Centre de développement du CHU Sainte-Justine, souligne l'importance de suivre les enfants dès leur plus jeune âge. « La littérature scientifique a largement démontré qu'il est important d'agir précocement dans la vie d'un enfant afin de permettre un développement maximal de ses capacités. La période de 0 à 4 ans est particulièrement critique dans le développement. Il est donc évident qu'une attente de 36 mois est inacceptable dans ce domaine. »

"Il devient de plus en plus inconfortable et éthiquement discutable pour des équipes d'évaluation comme celle du CHU Sainte-Justine de faire des diagnostics précoces de troubles importants du développement chez de très jeunes enfants, de recommander des soins en réadaptation qu'on sait nécessaires pour améliorer leur condition et du même souffle d'annoncer que plusieurs mois, voire des années, s'écouleront avant la prise en charge", selon Dre Cousineau.

Ces enfants ont besoin d'une kyrielle de services professionnels comme la physiothérapie, l'ergothérapie, l'orthophonie, l'audiologie et la psychologie. Ces traitements visent à donner un maximum d'autonomie aux enfants et à leur permettre de s'intégrer le mieux possible dans leur milieu.

Pour plusieurs enfants, une stimulation globale retardée implique un retard des acquisitions et une diminution souvent permanente des capacités selon Dre Diane Bonin, pédiatre de l'hôpital Pierre-Le Gardeur.

Sources:
Radio-Canada
canada.com

Pour vous exprimer sur ce sujet, visitez nos FORUMS Enfance / Adolescence et Adaptation à une maladie