Une enquête gouvernementale française dresse un tableau des conditions de vie des malades du cancer deux ans après le diagnostic. Elle a été réalisée fin 2004/début 2005 auprès de 4.270 adultes diagnostiqués en 2002. (1)

Pour une personne sur 4, l'annonce du diagnostic a été perçue comme trop brutale. Au moment du diagnostic, 11% des personnes ont eu recours à un soutien psychologique, alors que 18% auraient souhaité en bénéficier.
Neuf patients sur dix estiment toutefois avoir, durant ces deux ans, bénéficié d’une information médicale suffisante, bien que souvent avec des difficultés, même si près d’un sur deux considère qu’il n’a pas été associé au choix de son traitement. Parmi ceux qui n'ont pas été associés au choix, près du tiers ne sont pas satisfaits de l'expérience et auraient souhaité être impliqués davantage.

Les relations avec le système de soins étaient estimées très satisfaisantes par près d'une personne sur trois et plutôt satisfaisantes par plus de six personnes sur dix. Plus les patients étaient jeunes, moins ils sont satisfaits.

Deux ans après le diagnostic, 43% se considéraient guéris. En moyenne toutefois, les personnes déclaraient une qualité de vie, physique et mentale, très inférieure à celle de la population générale, notamment en ce qui a trait à l’état physique et à la vitalité. Près de trois quarts estimaient conserver des séquelles de la maladie et du traitement et un tiers les considéraient assez gênantes dans la vie quotidienne, 20% les considéraient très gênantes.

Les personnes qui avaient entre 18 et 57 ans au moment du diagnostic étaient pour 88% en activité (83% avec un emploi, 5% au chômage). Deux ans plus tard, parmi celles qui étaient en vie, 60% avaient encore un emploi, mais 23% étaient inactives, 12% en arrêt maladie et 8% au chômage. La reprise de l'activité était plus progressive chez les femmes que chez les hommes.

Une personne sur quatre déclarait une baisse de ses revenus deux ans après le début de la maladie, et, parmi elles, les deux tiers l'attribuaient au cancer.

Deux ans après le diagnostic, 76% des personnes interrogées vivaient en couple et toujours avec le même conjoint et 36% d'entre elles affirmaient que l'épreuve avait renforcé leur couple.

Une personne sur dix (9%) considérait avoir été exposée à des attitudes de rejet ou de discrimination de la part de l'entourage familial (3%), de proches (5%), du milieu professionnel (3%) ou d'autres personnes (4%). Les plus exposés sont les jeunes, les plus fragiles économiquement et psychologiquement, les personnes ayant subi des traitements lourds ou ayant des séquelles.

L'enquête s'inscrivait dans le cadre du Plan Cancer, dont une dizaine de mesures visent à améliorer la prise en charge et les conditions de vie des malades.

Au total, un Français sur 20 vit ou a vécu avec un cancer.

(1) Elle a été réalisée par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) en partenariat avec l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et les trois principaux régimes d'assurance-maladie.

Psychomédia avec source: Rapport: Les conditions de vie des patients atteints du cancer deux ans après le diagnostic.
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