L’Afssaps vient d'émettre des recommandations sur la prise en charge des troubles psychiatriques liés au traitement des personnes atteintes de l’hépatite C. Ces effets secondaires psychiatriques constituent l’une des raisons pour lesquelles le traitement n’est pas commencé ou maintenu.

Le traitement de cette infection associe une injection hebdomadaire d’interféron alfa pégylé à une prise orale biquotidienne de ribavirine pendant une période de 6 mois à 1 an en fonction du type de virus.

Des effets indésirables psychiatriques tels que troubles de l’humeur, symptômes dépressifs, anxiété, troubles du sommeil et du comportement, tentatives de suicide, suicides, épisodes maniaques et états psychotiques ont été observés lors de ce traitement.

Les recommandations émises insistent sur la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire (hépatologue, infectiologue, psychiatre, médecin traitant et addictologue) et sur l'information du patient et de son entourage sur ces risques.

Avant le traitement

Il est recommandé de demander l’avis d’un psychiatre en cas d’antécédent de trouble psychiatrique ayant nécessité l’hospitalisation du patient ou une consultation spécialisée, de traitement par thymorégulateur ou antipsychotique dans l’année écoulée, d’antécédent de troubles psychiatriques lors d’un traitement antérieur par interféron alfa, de mise en évidence d’un épisode dépressif caractérisé, d’un risque suicidaire, d’un trouble bipolaire et/ou d’un trouble du comportement actuel(s). Il est recommandé de demander l’avis d’un référent en addictologie pour les patients présentant un usage de drogues actuel ou dans l’année écoulée.

Pendant le traitement

Il est recommandé de contacter rapidement un psychiatre en cas de verbalisation d’idées suicidaires, de manifestations d’agressivité envers l’entourage ou de troubles significatifs du comportement, de présence de signes (hypo)maniaques (euphorie, agitation excessive), de persistance et/ou aggravation de symptômes dépressifs, en cas de demande spontanée du patient et de manière générale dès qu’il existe un doute. Il est recommandé de contacter rapidement un référent en addictologie en cas de prise de drogues et/ou de déstabilisation du traitement substitutif aux opiacés, voire une augmentation des besoins en anxiolytiques.

Après le traitement

Des manifestations psychiatriques ayant été rapportées plusieurs mois après l’arrêt du traitement anti-hépatite C, il est recommandé de poursuivre une surveillance de l’état psychiatrique du patient après l’arrêt de ce traitement.

PsychoMédia avec sources :
Afssaps, Communiqué de presse
Afssaps, "Evaluation et prise en charge des troubles psychiatriques chez les patients adultes infectés par le virus de l’hépatite C et traités par interféron alfa et ribavirine"